Autobiographie du boxeur
Donald " Don " Plourde


Chers lecteurs, lectrices,

C'est avec joie que je vous présente mon autobiographie.

Je suis originaire de la ville d'Edmundston, au Nouveau-Brunswick, située à la frontière des États-Unis d'Amérique d'un côté, et du Québec, de l'autre. La population de cette ville, avec les banlieues, est d'environ 35,000 âmes et se trouve en bordure du fleuve Saint-Jean. Un pont international unit Edmundston à la ville de Madawaska, au Maine, qui se trouve elle-même à une distance d'environ 50 kilomètres de l'ancienne base militaire de l'armée de l'air Limestone, fermée depuis les années 1990. Les militaires de cette base avaient été baptisés par la population locale " les fly boys ". Ils se déplaçaient dans un rayon d'environ 100 kilomètres, et faisaient montre d'un esprit de non-respect à notre égard, pour plusieurs d'entre eux. Je crois qu'il est tout à fait normal que lorsque quelqu'un est entraîné à faire la guerre, cela diminue les bons sentiments à l'égard de son prochain et engendre l'égoïsme.

Je vous offre ces détails pour que vous puissiez mieux comprendre la situation d'un jeune homme débutant une carrière en boxe amateur, à l'âge de 19 ans, pour le plaisir de ce sport, et ne sachant pas à l'avance tout ce que cela va occasionner comme mésaventure en dehors de l'arène.

L'élément déclencheur à ce que j'écrive cette biographie est qu'un citoyen de la ville d'Edmundston, M. Jacques H. Gagnon, qui me connaissait de réputation, m'a rendu visite le 18 août 2003. Il m'a demandé de préparer un document de six pages, dans le but de présenter ma candidature au Bureau des Gouverneurs du Temple de la Renommée Sportive d'Edmundston, dans le domaine du noble art de la boxe. Puisque j'aime à bien faire les choses, je vous offre le document qui suit.

Alors voici mon autobiographie, qui est un résumé de ma jeunesse et de ma carrière de boxeur. Celle-ci s'est déroulée dès l'âge de huit ans, jusqu'à l'âge de quarante ans. Les faits relatés dans celle-ci sont véridiques et Dieu m'en est témoin. Alors, c'est avec enthousiasme que je vous raconte quelques-uns des combats les plus importants de ma carrière en boxe amateur. Celle-ci a été concentrée sur une période de six années consécutives, soit de 1963 à 1968. Puis, à la suite d'une retraite de quatorze années, je suis revenu, en 1983, à l'âge de 40 ans. Par la grâce de Dieu, j'ai réussi à me remettre en condition physique et à remporter les Gants Dorés du Québec. Cette étape me permettait de rencontrer sur l'arène nul autre que le champion canadien de l'époque, dans la catégorie mi-moyen, Shawn O'Sullivan, de Toronto, également champion mondial de sa catégorie.

J'ajoute quelques anecdotes, ainsi que des tours de force, en particulier le récit de quelques combats à poings nus hors de l'arène dans une situation de non-respect à mon égard et de légitime défense. Croyez-moi, il est impossible d'avoir le dessus dans une telle situation, sans foi. Cependant, je ne suis pas pour autant un homme religieux, mais plutôt une personne vivant une relation intime et personnelle avec son Créateur.

Ma famille


Je suis né le 31 décembre 1943, au 121-34e avenue, à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, du mariage entre Jean-Baptiste Plourde, originaire de Rivière-Verte, et Yvette Hébert, d'Edmundston. Je suis le troisième enfant d'une famille de neuf, dont quatre sœurs: Claudette, Annette, Irène, Louise, et quatre frères: Claude, Paul-Émile, Germain, René.

Mon père travaillait à la boulangerie L.H. Lajoie et était préposé au déchargement des wagons du Canadien National, remplis de poches de farine de 100 livres chacune (45.5 kilos). J'ai commencé vers l'âge de dix ans avec mon frère Claude, d'une année et demie mon aîné, à aider mon père à décharger les poches de farine. Nous devions nous placer un à chaque bout de la poche, pour les empiler à 10 de haut. Quelques années plus tard, nous étions capables de le faire tout seuls.

Étant donné que la famille augmentait, mes parents ont décidé de se construire une nouvelle maison et nous sommes déménagés, en 1958, au 134 de la rue Saint-Georges. Mon père avait décidé de finir l'extérieur de la maison en pierres de granite. Nous avons ramassé ces pierres parmi les tas de roches sur des terres de cultivateurs dans la région de Saint-Joseph et de Rivière-Verte, ainsi que dans la Rivière-à-la-Truite. Certaines de ces pierres mesuraient de 1 à 3 pieds de diamètre, ce qui nécessitait plusieurs coups de masse pour en briser une seule. Donc, mon frère Claude et moi avons cassé, avec une masse de 8 livres, des pierres de granite pendant trois étés consécutifs, ce qui a contribué grandement à développer notre musculature et à augmenter notre énergie, pour notre jeune âge.

École


J'ai fait mes études primaires à l'école Notre-Dame. Parce que je devais aider la famille, j'ai dû arrêter mes études à ce moment-là, soit à quatorze ans, pour aller sur le marché du travail. Je dois vous avouer qu'à cette époque je n'étais pas très doué pour le travail intellectuel; je préférais le travail physique.

Dès mes premières années d'école, j'ai été obligé, comme bien d'autres élèves, d'apprendre à me défendre contre certains compagnons de classe qui me manquaient de respect. Entre autres, il y en avait deux qui pratiquaient la boxe et croyaient pouvoir intimider les autres ainsi que semer la terreur dans la cour de l'école. Deux semaines auparavant, soit le 26 novembre 1954, il y avait eu un tournoi de boxe dans l'ancienne église de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs. René Hébert avait affronté en finale Danny Durette d'Atholville, et Laval Gagnon avait eu à faire face à Charles Hachey en première préliminaire.

À l'école, pendant l'heure du dîner, Charles et Laval ont voulu m'intimider. J'étais alors âgé de onze ans, tandis qu'eux étaient mes aînés de trois ans, ce qui faisait qu'ils étaient plus grands et plus lourds que moi. Lorsqu'ils ont commencé leurs manœuvres d'intimidation, ils ont vite réalisé que cette fois ce serait différent. J'ai eu à me défendre en premier à la lutte dans un corps à corps avec Laval. Quand il a réalisé qu'il ne pouvait avoir le dessus sur moi, il a demandé à Charles de prendre la relève. Après quelques moments de colletage, Charles s'est retrouvé couché sur le dos, et moi par-dessus, prêt à crier victoire. À ce moment-là, quelqu'un m'a tiré par les épaules pour me placer debout. Aussitôt arrivé sur mes pieds, je me suis retourné sans regarder plus haut que mes yeux. J'ai donné un coup de pied au tibia de celui qui m'avait arrêté alors que j'étais à enseigner une leçon de respect à ces deux jeunes boxeurs.

Par malheur, celui qui avait reçu le coup de pied était le directeur de l'école, M. Hyacinthe Leblanc. Croyez-moi, il n'a pas apprécié du tout. Surtout que j'étais chaussé d'une paire de bottines de ski de randonnée avec le bout carré; il a dû bien sentir toute la force du coup. Il en résulta que j'ai reçu la " strap " des mains du directeur lui-même. Pour les personnes qui l'ont connu, vous vous souvenez qu'il était d'une bonne corpulence. Quand il donnait la strap, il s'arrêtait seulement quand l'élève manifestait sa soumission en pleurant. Dans mon cas, il a dû s'arrêter de lui-même par manque de souffle, parce qu'il n'était pas en bonne condition physique. Dans mon cas, mes mains ont enflé du double de leur épaisseur normale. Elles ont picoté et fait mal durant les jours qui ont suivi. Ce fut ma récompense pour avoir enseigné le respect à ces deux élèves indisciplinés. Heureusement pour moi, mon père, qui avait bon caractère, m'avait enseigné dès mon jeune âge à respecter mon prochain. Par contre, pour ce qui est du respect des autres à mon égard, il m'informa que je devrais le faire moi-même. Il me donna ce conseil: " Lorsque tu auras raison et que tu seras dans ton droit de légitime défense, tu seras toujours vainqueur ". Je suis heureux de constater qu'il en a toujours été ainsi. Toutefois, nous ne savons pas à l'avance tout ce que nous devons faire pour y arriver.

Premier emploi


Mon premier emploi saisonnier fut celui de journalier sur la construction pendant quelques mois, pour M. Sylvio Couturier. C'était en 1958. Celui-ci m'a congédié après avoir essayé de me faire tomber sur le dos dans un trou de vase et c'est plutôt lui qui s'est retrouvé sur le ventre, faute d'avoir pu m'attraper. J'ai donc agi en pensant que même s'il était en état d'ébriété, il n'avait pas raison d'agir de la sorte et que malgré mon jeune âge et même si à cette époque j'étais un petit maigrichon, il me devait tout de même le respect.

Devenir un homme


Par la suite, en 1959, j'ai travaillé comme aide-boulanger pendant un an et demi à la Boulangerie Hervé Deschênes, située à l'emplacement actuel de Roger's Cable. Là aussi, j'ai quitté après avoir été obligé de corriger le boulanger en chef, M. Ronald Sénéchal, originaire de la ville de Cabano. Le tout avait débuté lorsque, une certaine nuit, il avait voulu me vendre son manteau sport, en me menaçant si je ne l'achetais pas. Puisque ce manteau était trop grand pour moi, j'ai refusé de l'acheter. Il en est résulté que j'ai dû endurer pendant un an, durant mon travail de nuit, tout ce qu'il exigeait, avec un ton militaire et une attitude très hostile à mon égard. Il m'avait tellement manqué de respect et poussé à bout, j'étais tellement exaspéré, qu'il fallait que je le corrige ou que je déprime. Heureusement qu'à cette époque on n'avait pas encore enseigné aux ados quoi faire lorsqu'ils ont le mal de vivre(suicide). Ceci est causé par l'oppression d'une personne proche ou encore sur une plus grande échelle par l'oppression de l'État, qui n'a pas encore réussi, malgré tous ses efforts, à faire un partage équitable des richesses naturelles de ce monde en faveur des pauvres.

Je crois maintenant sans l'ombre d'un doute avoir eu raison de me décider à mettre la pendule à l'heure, et c'était à six heures du matin. Comme d'habitude, à chaque matin, j'ai ouvert la radio. Il est venu la fermer. J'ai osé la rouvrir. Il s'est alors fâché et m'a pris à la gorge, pour me jeter sur le plancher, m'étouffant et me montrant son poing, tout en me disant: " Mon petit crisse, je pourrais te vider la tête ". Son visage était comme celui du diable. Il continuait de m'écraser la tête sur le plancher. Heureusement, par la grâce de Dieu, il m'a finalement lâché. Je me suis relevé et je lui ai dit, en le regardant bien en face: " Toi, Ronald Sénéchal, quand je serai un homme, je vais te battre ". Il m'a répliqué: " Si tu veux me battre, fais-le maintenant ". Durant encore trente minutes, la violence verbale et psychologique a continué de sa part. C'était le temps que ça me prenait pour devenir un homme. La rage a fait que je me sentais tellement fort que rien ne pouvait m'arrêter.

Ce dernier était âgé de 28 ans, pesait 175 livres (73.38 kilos), donc 55 livres (25 kilos) de plus que moi. Pendant cette correction de quelques secondes seulement, il en résulta qu'il avait le nez fracturé, la mâchoire fêlée, les deux arcades sourcilières fendues et le lendemain, les deux yeux au beurre noir. À la suite à cet incident, il invita mon père chez lui pour lui montrer ce à quoi il ressemblait. Comble de malheur, cet homme habitait juste en face de chez nous. Mon père a été surpris en le voyant, mais content de la correction que je lui avais donnée. Même si je ne m'étais jamais plaint à mes parents de ce qui se passait à l'ouvrage, mon père en était tout de même conscient. La majorité des gens qui le connaissaient étaient contents qu'enfin quelqu'un ait osé le corriger. Ce dernier a tenté de prendre des procédures judiciaires contre moi, mais on l'a informé que c'était impossible, puisque j'étais mineur. Quinze ans plus tard, j'ai rencontré M. Deschênes, un homme respectueux, et je me suis présenté à lui, puisqu'il ne m'avait pas reconnu, parce que j'avais tellement changé depuis. Cet homme était vraiment heureux de me revoir et m'a même remercié d'avoir corrigé le boulanger en chef.

Camionneur


Par la suite, en 1960, j'ai travaillé comme aide-camionneur pour Transport d'Anjou, jusqu'à la fin de juin 1965. Le patron était M. Fernando Béchard, un homme très respectueux. J'ai bien aimé ce travail, puisqu'il m'a permis de développer davantage ma musculature, à l'époque où je débutais ma carrière de boxeur. Ce travail exigeait de transporter des quartiers de bœuf variant de 225 à 375 livres (100 à 170 kilos), ainsi que des barils de lard de 350 livres (159 k.) et des rouleaux de prélart de 8 à 12 pieds de long, pesant de 350 à 425 livres (159 à 193 k.), que je devais transporter sur mes épaules, sur des distances de plusieurs centaines de pieds, puis les déposer par terre, sans les abîmer, pour éviter les réclamations, et ne pas énerver Fernando.

Montréal


Durant le mois de juin 1965, j'ai décidé de partir pour la grande ville de Montréal afin de retrouver quelques amis qui travaillaient sur la construction du site de l'Expo Universelle '67. Il s'agissait de Fernand à 'Toine Levesque, de Méril St-Onge, son frère Jean-Louis, propriétaire et chanteur musicien à l'ancien club L'Appaloosa de Saint-Jacques, et de plusieurs autres. Ils étaient à l'époque une vingtaine de gars de la région à travailler sur la " rod ", à la construction du tunnel Louis H. Lafontaine, quelques années avant le chantier de l'Expo. Le 4 juillet 1965, j'arrivais à Montréal pour y demeurer et travailler à la construction de ce site, jusqu'à la fin de l'automne. Par la suite, j'ai débuté chez Kruger Pulp & Paper Ltd, où j'ai travaillé durant une période de quinze ans. Le directeur de l'usine était M. Jos Martin, originaire d'Edmundston. Je crois bien que si celui-ci avait su que j'étais celui qui tient à se faire respecter, même par son employeur, il ne m'aurait pas embauché. Pourtant, je parle en toute sincérité en vous disant que j'ai beaucoup transpiré à cette usine. Cet emploi nous a quand même permis, mon épouse et moi, d'avoir un bon mode de vie. En plus, mon épouse travaillait comme caissière en chef pour une chaîne de magasins d'alimentation, Le Marché Union, de Ville Lasalle, à Lachine. Ensuite, elle a occupé le même poste chez Steinberg, de Châteauguay, situé au Centre d'achat. Durant la période où nous avons habité Montréal, de 1965 à 1968, nous sommes demeurés au 3477 de la rue Papineau, près de la rue Sherbrooke, face au parc Lafontaine. À ce moment-là, la fontaine publique était fonctionnelle et il s'y trouvait également un petit zoo. Nous avons bien apprécié l'ambiance qui s'en dégageait, ma bien-aimée et moi, lors de nos promenades dans le parc, main dans la main, par les beaux soirs d'été. De 1969 à 1976, nous avons habité à Ville Lasalle, près du fleuve Saint-Laurent, sur la rue Matane-Fathergil et Cabano, assez près du parc Angrignon, à l'époque un très bel endroit où aller piqueniquer. En 1977 nous avons acheté une maison à Châteauguay, au 41 de la rue Watt, près de la rivière Châteauguay et du lac Saint-Louis, où nous avons habité jusqu'en 1981.

Mariage


Par une belle journée ensoleillée du 12 août 1967, en l'année de la Confédération, j'ai pris pour épouse mon premier amour de jeunesse, Yvette, fille de Lucien Bard, originaire de Saint-Pascal de Kamouraska, P.Q., et de Lauraine Richard, de Sainte-Anne de Kent, N.-B. Notre mariage a été célébré par le Père Gilles Lebel à la cathédrale d'Edmundston, de la paroisse Immaculée-Conception. Je vous affirme en toute sincérité que nous avons pris la bonne décision. Par bonheur, nos caractères sont compatibles même si parfois il y a de petits désaccords. À la suite d'une courte discussion, tout rentre dans l'ordre, parce que chacun respecte l'opinion de l'autre et que nous en arrivons à un commun accord, en respectant les principes établis.

C'est la raison pour laquelle nous avons de l'estime l'un pour l'autre et que notre amour grandit de jour en jour, depuis notre première rencontre à la salle de danse chez Lévite Daigle, en 1963. À cette époque, ma bien-aimée était âgée de quinze ans et moi de dix-neuf. Nous avons été présentés l'un à l'autre par la grande amie de fille de ma bien-aimée, Doreen Roy, qui de son côté était l'amie de cœur de mon frère Claude.

De notre union, aucun enfant ne nous a été prêté. Occasionnellement, nous discutons de ce fait, et nous nous disons que si nous avions eu des enfants, nous les aurions encouragés à pratiquer du sport et à apprendre à jouer d'au moins un instrument de musique. Selon nous, il est avantageux pour les ados d'être occupés et d'avoir de l'ambition ainsi que de la discipline afin de les encourager à avoir un caractère optimiste et positif, ce qui contribue à connaître une vie heureuse.

Pour obtenir cette mention honorable de plus de 56 ans de vie commune, en ce 1er octobre 2023. Donc, il ne faut surtout pas ignorer les principes divins nécessaires à une belle harmonie, basée sur le respect mutuel. Cependant, je vous avoue que nos relations sont différentes depuis que j'ai trouvé la sagesse et l'intelligence (tel qu'expliqué à la conclusion) et que tout va pour le mieux dans ce monde de malheur. Avant que je fasse cette découverte, ma bien-aimée a dû vivre plusieurs heures d'attente et d'inquiétude. À cette époque, je me rendais parfois, par curiosité, sur la Main et dans différents clubs de nuit de la ville et de la banlieue de Montréal. Dans ces endroits, malheureusement, les gens se manquaient assez souvent de respect après avoir consommé quelques boissons alcoolisées. Donc, il est évident que certaines personnes ont reçu une correction sans même savoir qui était celui qui avait osé la leur servir afin que, quand ils reprendraient leurs esprits, ils réfléchissent à la raison pour laquelle ils ont été traités ainsi. Cependant, dans cette mini-biographie, je n'ai pas raconté toutes les occasions où j'ai été forcé de corriger des gens irrespectueux. Vous pourrez quand même deviner, en la lisant, qu'il n'a pas toujours été de tout repos pour ma femme d'être mariée à un homme qui s'affirme quand on lui manque de respect. Toutefois, comme il vaut mieux être celui qui administre la correction que celui qui la reçoit, il est préférable d'être l'épouse de celui qui corrige que de celui qui se fait corriger.

Gala de Boxe Old Timers


En 1980, étant en arrêt de travail dû à un accident à l'usine, j'ai déménagé temporairement dans la région d'Edmundston afin d'organiser, avec l'appui de mon épouse, le gala de boxe Old Timers, au forum d'Edmundston, qui s'est tenu le 15 août 1981. Les finalistes étaient M.Yvon Durelle, de Baie Ste-Anne, contre M. Robert Cléroux, de Montréal. Je faisais la demi-finale contre Edgar Mercier, de Québec. Vous trouverez en annexe le programme de ce spectacle de boxe avec tous les noms des boxeurs participants. Ce spectacle a été celui qui a attiré le plus grand nombre de personnes au forum d'Edmundston pour un tel spectacle. Environ 1700 personnes se sont présentées, ce qui équivaut à remplir le stade olympique de Montréal, toutes proportions gardées. Il est déplorable cependant que le Conseil municipal de l'époque ne se soit pas mis d'accord pour me louer le forum à la date désirée, soit le 26 juillet 1981, durant la fin de semaine précédant la Foire Brayonne. Nous aurions certainement dû refuser des gens au guichet, puisque la ville était remplie de touristes. On m'a reporté au 15 août, deux semaines plus tard; les visiteurs étaient partis.

Syndicalisme


Je suis retourné à Montréal cet automne-là, où j'ai habité jusqu'en1984. Heureusement pour moi, un bon ami, Claude Beatty, nous a hébergés tout au long de ce débat, ce qui m'a permis de tenir tête durant trois ans et demi de tribulations. Cette bonne action de sa part m'a permis de soutenir mon grief contre la compagnie Kruger, à la suite de leur refus de me réembaucher à cause de cet accident que j'avais eu, en date du mois de mai 1980. Je suis persuadé que la direction de la compagnie m'a gardé rancune pour avoir corrigé le surintendant de la production, M.Gilles Trahant, en 1972, au bar Le Barina, de Ville Émard .

Ce soir-là, nous étions assis à la même table à discuter de certaines revendications afin d'obtenir de meilleures conditions de travail, et celui-ci osa me faire de l'intimidation, ce que je ne fais pas et n'accepte pas. Je lui ai dit que s'il voulait que je le corrige, il n'avait qu'à me suivre aux salles de toilettes; il en a résulté une fracture de sa dent de sagesse. Le lendemain, j'ai été congédié. Heureusement que quelques mois auparavant nous avions fait la transition de notre syndicat de boutique à la centrale syndicale CSN et que nous avions comme président M. Adrien Martin, natif de Saint-Joseph, près d'Edmundston. Adrien a fait preuve d'un bon jugement et de clairvoyance dans ses fonctions. Un grief a été formulé par le syndicat et présenté à la compagnie par le conseiller syndical Michel Gauthier. Le syndicat profita de l'occasion et se servit de ce fait comme cheval de bataille afin de se renforcer. Il en résulta que, trois jours plus tard, mes camarades de travail circulaient devant l'usine avec des pancartes exigeant que la compagnie me réembauche, sinon il y aurait fermeture de l'usine. La compagnie a immédiatement accepté cette demande. À la suite de cette première victoire, les travailleurs se sont mobilisés et ont réussi à négocier, sur une période de sept années, de meilleures conventions collectives dans l'industrie de la pâte et du papier au Québec. En voici un exemple. En 1976, nous étions l'une des premières compagnies, avec quelques autres seulement, à obtenir l'indexation au coût de la vie. Malheureusement, nous avons été forcés par le patronat de laisser tomber cette clause quelques années plus tard, parce que trop de gars n'étaient pas prêts à soutenir leurs revendications par la grève. Nous avons aussi obtenu l'un des meilleurs fonds de pension au Canada: les travailleurs fournissent 5% de leur salaire et la compagnie en fournit 5%. L'argent est investi par les travailleurs et ceux-ci bénéficient des intérêts accumulés.

Les travailleurs avaient compris que l'union fait la force. Mais la compagnie a décidé de se servir de notre solidarité et faire en sorte de nous forcer à faire la grève pendant une période de sept mois, en 1979. L'objectif visé était de nous utiliser comme bouc-émissaires, dans le but d'intimider les travailleurs des autres usines de la compagnie Kruger. Durant cette grève, je me suis remis à l'entraînement à cause du fait qu'à la même époque, le lutteur Paul Leduc (frère de Jos), était embauché par certaines compagnies pour se présenter sur les lignes de piquetage et d'intimider, tabasser les grévistes. Mon intention était que lorsqu'il se présenterait à notre ligne de piquetage, je l'affronterais. Je m'y étais préparé physiquement et mentalement. Ma stratégie était la suivante. D'abord, le " jaber " de la gauche, en tournant, ce qui le forcerait à faire quelques tours sur lui-même, entraînant un effet d'étourdissement. Puis, je me serais arrêté d'un coup pour lui administrer un direct de la droite au plexus, ce qui l'aurait forcé à se pencher en avant. Le second coup aurait été un crochet de la gauche à la mâchoire, suivi d'un uppercut et de deux crochets d'affilée, ce qui aurait probablement suffi à le mettre KO. Sinon, j'aurais continué à le frapper sans relâche jusqu'à ce qu'il soit vaincu. Cela aurait été sa correction pour avoir manqué de respect à l'égard des travailleurs qui, eux, se battaient pour de meilleures conditions de travail.

Après la fin du conflit, la direction de l'usine a fait en sorte de mettre beaucoup de pression psychologique sur moi. Il en résulta que, un certain avant-midi, j'ai dû mettre les pendules à l'heure, soit à neuf heures de l'avant-midi, et corriger le contremaître de mon département, M. Georges Matusiak. En le prenant par sa ceinture et en le soulevant à bout de bras, j'ai marché sur une distance d'une quinzaine de pieds, et ce, malgré son poids de 165 livres (75 k.). Je l'ai ensuite déposé dans l'escalier et je lui ai placé mon poing sous le nez, tout en poussant et en tournant celui-ci, ce qui lui a arraché quelques poils de la moustache. Ce dernier n'a pas du tout apprécié la chose. Je l'ai, par la suite, averti de ne plus venir me déranger sur ma machine, parce que ça occasionnait des pertes de production pour la compagnie. J'ai donc été congédié par le directeur de l'usine. Tout de même, Jos était un homme ayant une bonne compréhension pour les travailleurs. Cependant, j'étais devenu trop menaçant pour la haute direction. Il en résulta que, quelques heures plus tard, la production de l'usine a été mise en arrêt par les travailleurs qui exigeaient que je sois réembauché. Malgré tout, grâce à l'appui des autres travailleurs, à deux heures de l'après-midi je me trouvais encore à l'intérieur de l'usine, assis à une table de conférence. J'étais accompagné de l'exécutif syndical ainsi que des représentants de la compagnie Kruger. Croyez-moi, la tension était à son maximum. Au début de la discussion, le directeur de l'usine, M. Jos Martin, me demanda de lui expliquer ce qui s'était passé. Je me suis levé et me suis dirigé vers l'autre bout de la table, où était assis celui qui était venu me provoquer le matin. À ce moment-là, M. Martin m'a dit: " Don, reste assis et explique-nous seulement ce qui est arrivé ". J'ai répondu: " Oui, Jos, parce que je te respecte assez pour t'écouter ". Je me suis assis et j'ai raconté ma version des faits.

Heureusement que j'étais le genre d'homme à exécuter les ordres, non à les discuter, tout en travaillant de bon cœur. S'il avait fallu que je me rende à l'autre bout de la table, mon intention était la suivante: de prendre Matusiak à la falle et de lui administrer une solide droite, afin de lui pousser la moustache dans la bouche. Puis de faire un saut sur la table et d'en frapper quelques-uns à coups de pieds. Imaginez un instant la salle de conférence telle un champ de bataille. Croyez-moi, il y aurait sûrement eu des défigurés parce que dans une situation semblable, il est très difficile de rester maître de soi. Malheureusement, j'aurais dû subir les conséquences de mes actes. Pour donner suite à ces négociations, le résultat fut que j'ai été réembauché après deux semaines de suspension (payées par le syndicat). Six mois plus tard, j'ai été impliqué dans un accident de travail; je me suis blessé à la cheville. Il en a résulté le refus de me réembaucher et la formulation d'un grief par mon syndicat, environ un an plus tard. Cependant, la vraie raison, selon mon conseiller syndical M. Jacques Lessard, affecté à la défense de mon grief, était que la compagnie me considérait comme un pilier du syndicat. À cette époque j'ai occupé le poste de Directeur des griefs, de 1973 à 1978. J'y ai défendu une centaine de griefs qui ont tous été gagnés, sauf celui que j'ai formulé pour moi-même et qui fut mon dernier. J'ai également été vice-président de notre syndicat, affilié à la CSN. En plus, j'ai été informé que l'on me soupçonnait d'avoir fait de la stratégie (du vandalisme) durant cette grève de 7 mois. J'ai donc été le bouc-émissaire de cette stratégie. Ce qu'ils n'ont pas apprécié, parce qu'ils avaient l'intention bien arrêtée de dompter les travailleurs sans que ceux-ci réagissent.

Je suis conscient que dans le monde du travail, il y a des gens fainéants; ce n'était pas mon cas. Dans les premiers mois où j'étais à l'emploi de Kruger, Marcel Gagnon, un compagnon de travail un peu plus âgé que moi, me dit: " Don, n'en fais pas trop. Les patrons nous demandent d'en faire autant que toi ". Je lui ai répondu que j'étais payé pour travailler, et que je travaillais selon ma capacité. Quinze ans plus tard, j'ai dit à mon contremaître, Georges Matusiak, de demander aux plus jeunes de fermer certaines valves difficiles à fermer. Il m'a répondu: " Je te le demande à toi, parce que je sais que tu peux le faire tout seul et plus vite ". Aussi, après six mois d'emploi, Pierre Maltais, mécanicien industriel, est venu me dire: " Don, depuis que tu es à l'usine, les travailleurs se respectent davantage entre eux ". Il faut dire qu'il y avait des travailleurs de Montréal, du Lac Saint-Jean, de Québec, de la Gaspésie, et même des Îles de la Madeleine. J'ai toujours aimé travailler de façon ordonnée et en harmonie, où le climat de travail est agréable. Il ne faut surtout pas passer sous silence que parfois certains patrons ne sont pas favorables à un tel climat, pour la simple raison que la bonne entente entre les travailleurs donne plus de force au syndicat, donc de meilleures conditions de travail et salariales. Voilà pourquoi certains patrons astucieux créent le désordre entre les travailleurs afin de les déstabiliser.

J'ai travaillé pendant sept ans de bon cœur, sans accrochage avec personne, jusqu'à ce que, un bon matin, tout a basculé. Après avoir été insulté sur ma job, sans raison valable, par le surintendant du département, M. Gilles Trahant, j'ai dû remettre les pendules à l'heure quelques semaines plus tard au bar Le Barina, lorsque celui-ci a voulu m'intimider. Suite à la perte de mon grief, que j'avais dû débattre pendant trois ans et demi, j'ai constaté que la justice des hommes n'est pas toujours équitable.

Rimouski


Alors, à l'été 1984, nous avons décidé de déménager dans la région de Rimouski pour exploiter un restaurant appelé, " Ô Roi d'la Ploye " (crêpe de sarrasin roulée) , que nous avons vendu l'année suivante à Benoit Gendron pour ouvrir le restaurant " La Nature ". En 1985, nous avons travaillé comme domestiques à la résidence privée d'un riche industriel de Rimouski, M.Roméo Crevier, ancien maire de Rimouski, ainsi que propriétaire du traversier Le Père Nouvel. Lorsque j'ai été conscient que Madame manquait de respect à l'égard de mon épouse, nous avons quitté cet emploi. En 1986, nous avons décidé de nous retirer en banlieue de Saint-Fabien-sur-Mer, à Saint-Eugène-de-Ladrière (Québec) pour prendre trois années sabbatiques et vivre des produits de la terre, de la chasse et de la pêche. Étant un amant de la nature et un marcheur émérite, j'en ai profité au maximum pour marcher, beau temps mauvais temps, dans les majestueuses montagnes de ce merveilleux coin de pays, dans la région du lac Petit Rimouski, situé à Saint-Eugène-de-Ladrière entre Rimouski et Trois-Pistoles. Cette expérience nous a été très agréable à vivre, et bénéfique.

Marathon boxe bag


Étant donné ma bonne condition physique à cette époque, j'ai décidé de faire un premier marathon en solo contre le sac, au Centre commercial de Rimouski, le samedi 8 avril 1989. Selon le journal Le Rimouskois, dix mille personnes ont été témoin de cet exploit de 50 rounds, soit trois heures dix-neuf minutes et 7,128 coups frappés sur le sac. Le 15 avril 1989, nous sommes déménagés à Edmundston. J'ai continué l'entraînement pour un deuxième marathon en solo qui a eu lieu au Carrefour Assomption le 5 août, dans le cadre des festivités de la Foire Brayonne. Ce marathon a été de 75 rounds, dura quatre heures et trente et une minutes, pour un total de 11,027 coups frappés sur le sac.

Retour à Edmundston


Lorsque je suis revenu à Edmundston, en 1989, j'ai exploité une compagnie de transport adapté du nom de Trans Sécur Enr. pendant huit ans. J'ai dû discontinuer le service à cause de coupures budgétaires aux ministères de l'Éducation et de la Santé, même si ce service serait encore essentiel. J'ai pris la décision, à ce moment-là, d'investir dans la conception de la fontaine H2O (eau), dont je détiens un brevet américain, faisant partie du concept du projet humanitaire SOS Eau Secours.

À l'époque où j'ai habité Rimouski, j'ai été instruit dans le domaine de la purification de l'eau ainsi que du traitement de celle-ci par le naturopathe Émile Lessard, et ancien lutteur professionnel. Je me suis donc départi de mon transport à la suite de la perte de ces deux contrats et j'ai établi une compagnie dans le domaine de l'eau. Je me suis donc trouvé un associé, Pierre Moreau de Saint-Jacques. Je dois vous dire en toute sincérité que cette association m'a été néfaste, puisque ce dernier a profité de mes connaissances pendant plusieurs mois pour ensuite s'accaparer de ma compagnie par des manigances malhonnêtes. C'est à ce moment seulement que j'ai réalisé que certaines personnes cachent leurs mauvaises intentions derrière leur masque facial. Ce défaut de caractère s'appelle l'hypocrisie. À ce moment-là, je me suis retrouvé sans emploi et à cause de l'investissement que j'avais fait pour le développement de la fontaine H2O, j'ai tout perdu. Je n'avais même plus assez d'argent pour inscrire une faillite. Cependant, je n'ai pas baissé les bras pour autant et je continue à me battre en travaillant à l'élaboration de cet important projet humanitaire et économique. Toutefois, dans tout cela, l'important est de garder un bon moral et de demeurer optimiste.

Maintenant rendu à mon CPP, je fais quelques jours par mois comme conducteur de taxi pour la compagnie Taxi St-Basile dont les propriétaires sont Bertin et Debbra Levasseur. Durant les trois dernières années, je me suis appliqué avec l'aide de mon épouse à bâtir notre page web et à organiser aussi le Panthéon virtuel de la boxe canadienne, en commençant par la province de Québec et par le Nouveau-Brunswick.

Record Guinness


Ayant acquis assez d'expérience lors de ces deux marathons, j'ai pensé inaugurer un nouveau genre de marathon de boxe, en solo, et l'inscrire dans le Livre des records Guinness. Je m'inspirais du plus long combat de boxe de l'histoire, qui s'était tenu en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, le 7 avril 1893, entre Andy Bowen et Jack Burke, pour un total de 110 rounds. Selon la version du Livre des Records, l'arbitre a dû mettre fin au combat parce que les adversaires n'avaient plus la force de se battre. Quelle volonté de vaincre!

Lors de ce marathon, fait dans le but d'inscrire mon nom au Livre des records Guinness, le principal organisateur était Percy Dubé. Ceci a été la première activité à se produire lors de l'ouverture du Complexe sportif d'Edmundston. Mon exploit a été de 115 rounds de 3 minutes, avec 16,069 coups frappés sur le sac pendant une période de huit heures consécutives. Voici un conseil aux futurs marathoniens. Croyez-moi, il ne faut pas craindre les ampoules. Je suis ainsi devenu par cet exploit le recordman mondial de ce type d'épreuve d'endurance, car depuis cet événement, aucun média n'a annoncé, à ce jour, que j'aurais été battu.

Au début de ce marathon, mon poids était de 156 livres (70 kilos). Après huit heures de marathon, mon poids était exactement le même qu'au début. J'avais pourtant consommé un gallon et demi de Gatoraid, mangé un demi-melon d'eau et un quart de livre de figues, ce qui représentait au bas mot une vingtaine de livres d'eau. Malgré l'effort fourni pour une telle épreuve d'endurance, le bureau officiel d'homologation des records refusa d'homologuer celui-ci, prétextant, et je cite: " Le record actuel a été établi contre une autre personne et non contre un sac de sable " (Document du record Guinness en annexe). Selon la logique des choses, cet argument est absurde parce qu'ils n'ont pas retenu que ce marathon a été enregistré dans les nouveautés(inédit). Je m'étais inspiré de ce combat en date du 7 avril 1893 pour faire ce marathon en solo, ce qui était, selon moi, une vraie épreuve d'endurance. D'après le Petit Robert, le mot marathon signifie: " Épreuve ou séance prolongée qui exige une grande résistance, longue et pénible ". Je crois qu'il est aberrant de constater que depuis cette tentative faite en 1990, un grand nombre de records ont été homologués sans même que les participants aient sué un cinquième de ce que j'ai sué moi-même en cette occasion.

Selon moi, leur argument n'est pas recevable. Il est plutôt probable que les responsables de l'homologation n'aient pas aimé que je rende gloire à Celui qui a été le plus grand marathonien connu sur la planète, Yahshua. Cependant, il m'est de beaucoup préférable de croire en mon Créateur et de lui être agréable, que d'être un athée sans espoir de vie éternelle. L'avantage de ma foi est que la vie est beaucoup plus belle parce que je vis dans l'espérance d'une vie meilleure où la justice de Dieu régnera: quelle béatitude! Finalement, cela m'importe peu qu'ils aient refusé d'homologuer mon exploit. L'important, pour moi, est que Dieu n'enlève pas mon nom du Livre de Vie (Apocalypse 3,5).

Cet exploit fut réalisé en 1990, alors que j'étais âgé de quarante-six ans. Le Dr René Boucher, spécialiste en médecine sportive et Directeur du Centre en réadaptation cardiaque, s'est chargé de suivre mon entraînement. Lors d'un test VO2 Max, mes pulsations cardiaques ont grimpé à 188 pulsations/minute, soit 1,133 pulsations/seconde. Selon le Dr Boucher, en proportion de mon âge, aucun joueur de hockey de la Ligue Nationale n'était en meilleure forme physique. À cette époque, le matin, au lever, mes pulsations cardiaques étaient de 43 coups à la minute. Pour une telle performance, mon cœur était évalué comme un cœur d'athlète, tels les skieurs de fond et les plus grands cyclistes, qui peuvent maintenir un rythme cardiaque élevé pendant plusieurs heures.

Ma carrière de boxeur


J'ai commencé à être passionné pour le " noble art de la boxe " dès l'âge de sept ans, soit au début des années 1950. Mes parents étaient abonnés au journal Le Soleil, dont le camelot était Bob Fyfe, reconnu comme un très bon sportif, au baseball et au hockey, malgré son poids de 285 livres (129.54 kilos), et intronisé au Temple de la Renommée sportive le 11 mai 1996 à titre d'athlète, étant le meilleur frappeur au baseball. Dans ce journal, il y avait pour les jeunes des dessins animés de différentes histoires, tels Mutt et Jeff, le magicien Mandrac, Buck Rogers. Mais l'histoire qui me fascinait était celle du boxeur Joe Palluka. Ce boxeur était toujours vainqueur, ce qui m'a incité, et probablement beaucoup d'autres jeunes de mon âge, à être un gagnant dans la vie. Les premiers conseils que j'ai reçus dans le domaine de la boxe étaient ceux que Jos recevait en discutant avec son entraîneur, le gros Henri. Entre autres, celui de courir à reculons afin d'être plus habile à boxer même en reculant, et à se sortir d'une mauvaise situation, comme Muhammed Ali le faisait si bien. Il m'arrive encore, même si j'ai dépassé 60 ans, de courir ou de marcher à reculons, pour garder mon habileté, parce que je suis conscient que cela peut m'éviter certains accidents bêtes.

Aussi, à la maison, mes parents parlaient souvent de boxe et mentionnaient le nom de René Hébert (intronisé au Temple de la Renommée sportive d'Edmundston le 14 mai 1994, comme athlète dans le domaine de la boxe) puisque celui-ci était leur neveu. À cette époque, mon père travaillait à la boulangerie L.H. Lajoie. Il remplaçait les livreurs à l'occasion. Un jour, alors que nous l'accompagnions dans ses livraisons, il s'est rendu chez M. Gérard 'Biff' Lemieux, intronisé au Temple de la Renommée sportive comme boxeur le 17 mai 1975, et ayant demeuré au 613 de la rue Victoria. J'ai alors aperçu, pour la première fois, une arène de boxe installée à l'extérieur, sur le terrain adjacent à la maison. J'ai demandé à mon père: " À quoi sert cette plate-forme soulevée de terre avec trois câbles autour? " Il m'a répondu : " C'est ici que ton cousin René s'entraîne, en compagnie d'autres boxeurs, pour ses combats à la salle Saint-Louis (baraques de l'armée) et ailleurs ". Dès ce moment, j'ai eu le désir de pratiquer cette discipline où deux hommes s'affrontent dans le but de savoir lequel est le meilleur ou pour régler certains conflits entre individus. Car, à une certaine époque, les conflits étaient réglés soit par des duels d'épées ou de pistolet. Heureusement que l'homme a évolué et opté pour le noble art réglementé selon le style de boxe anglaise.

Ce qui m'a le plus impressionné fut la période où René est devenu le deuxième promoteur de boxe après Biff. Il avait alors, après entente avec le curé Numa Pichette, fait la location, en 1954, de l'ancienne église Notre-Dame des Sept Douleurs (devenue aujourd'hui le Centre communautaire Godbout), afin de convertir celle-ci en salle de compétition de boxe. Croyez-moi, cette salle a été la plus belle que j'aie vue durant ma carrière, puisqu'elle avait été conçue avec des estrades tout autour de l'arène, spécialement pour des combats de boxe. À cette époque, j'étais âgé de onze ans et préposé à la vente de friandises dans les estrades et autour de l'arène. Je pouvais ainsi regarder s'exécuter des boxeurs tels René Hébert, Rodolphe 'Bolo' Beaulieu, Don Baker, Albert Charest, intronisé le 19 mai 1991, comme bâtisseur dans le domaine du hockey, Claude Dumont, Martin St-Pierre, Paulo Beaulieu, Normand Albert de Madawaska, Charles Haché, Laval Gagnon, Guy Nadeau et Red Martin. Il y a aussi eu en 1958 quelques soirées de boxe au Hall de danse à Parent, rue Victoria, de nos jours Parent Tire Sales. Le promoteur de ces soirées était Eddy Ringuette d'Edmundston, lui-même un ancien boxeur. J'aimerais préciser ici qu'il n'est pas le père de Yvon Ringuette, mais son cousin.

C'est par plaisir, vers l'âge de huit ans, que j'ai commencé à boxer dans différents endroits. Le premier fut le garage de M. Roland Blanchette, au 95 de la 34e Avenue, contre Marc-Émile Poitras. Également dans différentes caves, en autres chez M. Maurice Clavette, au 222 de la rue Victoria. Cet homme a beaucoup aidé par sa présence dans les gymnases de boxe de la région. Ce combat chez M. Clavet s'est fait contre Guy 'Dèdè' Roussel. Après ces combats d'arrière-cour, j'en suis venu à mon premier combat d'exhibition sur une vraie arène de boxe, pendant le bazar de Clair, en 1960. Je rencontrais Jean, le fils de Biff Lemieux. Nous devons reconnaître Biff comme étant " le père de la boxe professionnelle " dans la région. En 1962, une bonne nouvelle est annoncée aux jeunes ados de la région aimant le sport de la boxe. Le policier Rodolphe 'Bolo' Beaulieu, ancien boxeur et intronisé le 14 mai 1994 comme bâtisseur, ouvre un gymnase de boxe à Edmundston. Il a comme aide-entraîneur Jean-Guy 'Guizoute' Rioux, intronisé le 24 mai 1985 comme bâtisseur dans le domaine de la boxe, du hockey et du baseball. Alors prit naissance le " Edmundston Amateur Boxing Club ". Nous devons considérer Bolo comme " le père de la boxe amateur " dans la région. Cela m'a donc permis, ainsi qu'à beaucoup d'autres ados, de nous épanouir dans cette discipline sportive. Il ne faudrait toutefois pas oublier le grand-père de la boxe professionnelle à Edmundston durant les années 1930, la Commission athlétique des Sports, qui s'occupait du hockey, du baseball et de la boxe.

La boxe est un sport de contact très difficile et exigeant, car lorsque la cloche sonne, tu dois te battre seul pour gagner, tout en respectant les règlements de ce noble art, soit de respecter ton adversaire. Tu ne peux compter sur personne d'autre pour gagner. Quand ton cœur bat à 200 coups à la minute et que tu reçois un coup au plexus, croyez-moi, cela donne le goût d'abandonner. Mais si tu veux gagner, tu dois continuer à te battre sans laisser voir à ton adversaire qu'il a réussi à te faire mal. Même si tu reçois un crochet de droite à la mâchoire, et que tu dois poser le genou sur l'arène pour reprendre tes sens, il te faut revenir au combat si tu veux être le vainqueur. Pendant ce temps-là, tu espères entendre le dernier son de cloche du dernier round. C'est une très bonne école pour former le caractère d'un individu à la vraie vie.

Ma carrière de boxeur débuta en 1963 sous la juridiction de la Fédération de Boxe amateur du Nouveau-Brunswick, affiliée à la Fédération canadienne de Boxe, dans la catégorie poids-moyen. J'ai été le finaliste de la carte de boxe de 1963-64-65 et j'ai gagné les Gants Dorés dans cette catégorie pour les Provinces maritimes en 1963-64-65. Je me suis rendu au Championnat canadien en 1963, en Alberta. J'étais alors accompagné de mon entraîneur Rodolphe 'Bolo' Beaulieu et de Carmel Thériault comme aide-entraîneur. J'ai boxé, en préliminaire, contre Bill Tedley. J'ai perdu ce combat par décision des juges. Je n'avais, à cette époque, que trois combats à mon actif pour un total de 4 rounds de boxe alors que mon adversaire était expérimenté de 82 combats.

En 1964, après avoir gagné une dizaine de combats locaux et provinciaux, je me suis rendu à Vancouver, accompagné de mon entraîneur Bolo pour le titre de Championnat canadien amateur où j'ai perdu par décision, en préliminaire, contre David Ward, boxeur expérimenté de Vancouver, ayant 80 combats à son actif. Mon frère Claude a aussi participé à cette compétition dans la catégorie poids mi-moyen. Il a perdu en préliminaire contre Jimmy McCowan. Cette décision a été huée par le public. Selon les médias du lendemain, mon frère se serait fait voler la décision de ce combat. Malheureusement, comme dans tous les sports, la boxe ne fait pas exception à ces erreurs de jugement. Claude était un gaucher, talentueux et très agressif, de calibre à se battre contre les meilleurs boxeurs de sa catégorie, ici au Canada, ainsi que sur la scène internationale. Cependant, il aurait fallu que nous soyons tous les deux plus disciplinés et que nous soyons commandités pour nous entraîner, tel certains boxeurs du groupe Gym et Inter boxe.

Combats de boxe


Je vous raconte deux combats, disputés en 1964, que j'ai beaucoup aimés. Le premier a eu lieu au Foyer Patro de Rivière-du-Loup, contre le champion du Bas-Saint-Laurent, le policier Réjean Lévesque de Montmagny. Ce combat a été celui où tout allait exactement comme je le désirais. Il en résulta qu'au troisième round, Réjean adopta la position du Musulman adorant Allah dans le coin de l'arène, soit à genou avec les avant-bras sur le tapis. À ce moment, son père, qui était présent au combat, empoigna Réjean par la cheville tout en tirant et en criant à haute voix : " Réjean, sors de là, tu vas te faire tuer ". Je félicite Réjean pour son courage et d'avoir continué à se battre jusqu'à ce que l'arbitre arrête le combat, avant la fin du 5e round.

Ce combat a été très apprécié des spectateurs. Même si j'ai gagné, Réjean était un très bon boxeur, puisqu'il a déjà remporté la victoire contre de bons boxeurs tels que Jean-Claude Roy, Wilbrod 'Kid' Thibodeau, Claude, mon frère, ainsi que Reno Saint-Amand de Ville Dégelis, et plusieurs autres. Réjean est maintenant retiré de la Sûreté du Québec depuis l'automne 2003 et a pour vocation de faire des conférences concernant le suicide. On dit qu'il aurait sauvé au moins une quarantaine de personnes du suicide, en négociant directement avec elles. Je recommande donc à toute association de l'inviter à raconter plusieurs histoires de gens qu'il a sauvés d'une mort certaine, en se basant sur les principes de Dieu. Réjean est le président fondateur de l'association le regroupement des amis de la vie. Il est possible d'obtenir un formulaire d'adhésion par fax au numéro 1-418-248-4595.

Le second combat, celui que j'ai le plus apprécié, s'est produit à l'extérieur, tout comme dans les années 1800. C'était par un beau dimanche après-midi, dans le village de Saint-Vallier, situé entre Montmagny et Québec. L'arène de boxe était installée dans la cour de l'église et était entourée de près de 1,000 spectateurs. Ils étaient venus assister à cette finale m'opposant, en tant que champion poids-moyen (165 livres-74.8 k) des Provinces maritimes, à Jean-Claude Roy de Saint-Vallier, un gaillard de plus de 6 pieds, un lourd-léger de 185 livres (83.9 k.) et fils de cultivateur. Au son de la cloche, nous nous sommes rencontrés au centre de l'arène. Quelques secondes plus tard, j'ai dû mettre un genou sur le tapis pour prendre le compte de huit afin de reprendre mes sens. Je suis revenu au combat pendant environ trente secondes. Je me suis retrouvé le genou au plancher pour une deuxième fois pour le compte de huit, afin de reprendre mes sens et de revenir au combat pour terminer ce pénible round. Lorsque je suis arrivé dans mon coin, Bolo m'a dit : " Don, tourne dans l'autre sens; il frappe de la gauche ". Je lui ai répondu: " Je n'ai pas eu le temps de m'en rendre compte ". Il aurait été préférable que je le sache avant.

Ce combat s'est poursuivi jusqu'à la limite de 5 rounds, sans que je retourne au plancher. La décision de ce combat a été une décision partagée, favorable à Jean-Claude. Selon certains adeptes de la boxe, la décision aurait dû être en ma faveur. Suite à cette rencontre, j'ai rendu visite à Jean-Claude dans le vestiaire pour le féliciter de ce beau combat, très apprécié du public. J'ai remarqué qu'il se mettait de la glace sur les yeux afin de réduire l'enflure. L'année suivante, Jean-Claude est monté dans les rangs professionnels et a combattu contre Yvon Durelle, remportant la victoire par décision partagée; il faut dire qu'à cette époque Yvon se trouvait sur son déclin. Il s'est également battu contre Clevelan William (ancien champion mondial) et Georges Chuvallo, ancien champion canadien. Jean-Claude habite présentement Québec et il est copropriétaire de plusieurs restaurants, dont Le Petit Château, annexé au Château Frontenac.

Gymnase du Centre


Durant ma carrière, je me suis entraîné pendant trois ans au Centre récréatif d'Edmundston, aujourd'hui l'Édifice du Centre. C'était là qu'avaient lieu nos soirées de boxe, dans un gymnase aux dimensions d'un terrain de ballon-panier. Il y avait des estrades d'un seul côté de la salle, de l'autre côté des chaises, avec une passerelle tout autour, à environ 20 pieds (6 mètres) au-dessus de l'arène. Il y avait parfois plus de 700 spectateurs enthousiastes, et parmi ceux-ci, la femme de mon ami Jean-Guy Charest, Thérèse, qui criait tellement fort, que même si j'avais été mis KO, je l'aurais entendue. Donc, il y avait vraiment une belle ambiance, et beaucoup de souvenirs. Proportionnellement à la population locale, ceci équivaudrait à remplir aujourd'hui le centre Bell, à Montréal. Je profite de l'occasion pour remercier Bolo au nom de tous les anciens boxeurs amateurs de la région pour son travail remarquable. Malheureusement, le bénévolat vis-à-vis du sport amateur présentement n'est plus aussi populaire qu'autrefois. Voici donc la raison pour laquelle nos gouvernements ont le devoir d'investir plus d'argent dans le sport amateur, afin de payer des personnes compétentes dans différentes disciplines sportives. Ceci dans le but d'occuper physiquement et de discipliner les ados, et Dieu sait combien ils en ont besoin. De nos jours, il est déplorable de constater le peu de participation financière de nos gouvernements dans le développement du sport amateur, et ceci dans de nombreux pays. Le sport amateur devrait être avant tout du conditionnement physique produisant un équilibre mental et émotionnel pour les ados, plutôt qu'une récolte de médailles, qui ne sont utiles qu'à se remémorer certains exploits.

Lors de mon entraînement à ce gymnase, j'ai eu l'occasion de mettre les gants contre différents boxeurs d'Edmundston, Ville Dégelis et Val Cartier. Mes meilleurs partenaires à l'entraînement ont été Martin Ryan et Marcel Lajoie. Parce qu'ils étaient plus lourds que moi, cela me permettait d'être plus agressif. Je n'ai jamais refusé de mettre les gants contre qui que ce soit. En 1964, lors d'une session d'entraînement, Yvon Ringuette, fils de Eddy Ringuette de Saint-Basile, ancien boxeur dans les années '30, s'est présenté au gymnase et a demandé à Bolo de mettre les gants contre moi.

Après les présentations, j'ai constaté qu'il était un militaire de Val Cartier et y pratiquait la boxe. Nous avons fait trois rounds que j'ai bien appréciés. Toutefois, j'ai eu l'impression qu'il était venu en ville afin de m'essayer avant de poursuivre son désir de m'affronter dans un vrai combat. Sans aucun doute que les gens de la région auraient apprécié voir un tel combat, mais il connaissait déjà le dénouement de celui-ci et n'a pas osé, par crainte de perdre. Vous savez que dans la vie, pour réussir, nous devons oser tout en gardant une attitude positive et optimiste. Aussi, en 1981, lorsque je m'entraînais au gymnase du CUSLM en prévision d'un combat d'exhibition dans le cadre du gala de boxe Old Timers, René Cyr, de dix ans mon cadet, s'est présenté au gymnase et m'a demandé de mettre les gants contre lui. J'ai accepté tout en l'informant que je n'étais pas capable de me servir de ma main droite parce que j'avais un nerf coincé entre les vertèbres, à la hauteur des omoplates, ce qui me faisait souffrir énormément. J'ai tout de même fait trois rounds de peine et de misère, même si le climat était parfois orageux. Après la séance d'entraînement, René est venu me dire: " Lorsque je m'entraîne, j'ouvre la machine au maximum ". Je lui ai répliqué que moi je n'étais qu'au minimum, puisque je ne pouvais me servir que de ma main gauche. Après quelques semaines de traitement avec le docteur Reno Côté, chiropraticien, le tout est entré dans l'ordre et j'ai pu poursuivre l'entraînement durant quelques mois, en prévision de ce gala, tout en espérant que René revienne, mais je ne l'ai plus revu au gymnase.

Gymnases de Montréal


À Montréal, je me suis entraîné pendant quatre ans dans cinq gymnases différents et j'ai mis les gants contre une centaine de partenaires différents et souvent inconnus. C'étaient des combats qui parfois dégénéraient en compétitions très agressives, sans juge, avec l'entraîneur occupé ailleurs dans le gymnase. À l'automne 1965, lors de mon arrivée à Montréal, j'ai débuté l'entraînement au Loisir Saint-Jean-Baptiste, de la rue Rachel, dont le directeur était M. Pat Girard. Par hasard, l'entraîneur était M. Lucien Hébert, ancien adversaire de Biff Lemieux dans les années '40. En 1983, lors de mon entraînement pour les Gants Dorés du Québec au gymnase Georges Drouin, le naturopathe Dr Jean-Marc Brunet, n.d., D. Sc., Ph.D., est venu un certain soir s'entraîner. J'aurais aimé pouvoir m'entraîner avec lui, mais les circonstances ne l'ont pas permis. Durant les quelques mois où j'ai poursuivi mon entraînement à ce gymnase, j'ai espéré qu'il reviendrait pour mettre les gants contre lui, pour le plaisir de boxer. Hélas, il n'est pas revenu pendant que j'y étais. J'aurais également aimé discuter avec lui la philosophie du naturisme, dont j'ai adopté certains principes et directives depuis le début des années '70. Je me base sur les articles qu'il écrivait chaque jour dans Le Journal de Montréal à ce moment-là, et dans Le Journal de Québec actuellement. Je considère comme pleine de bon sens cette philosophie, puisque, par la grâce de Dieu, je suis arrivé à plus de 60 ans sans avoir à prendre aucun médicament, ne souffrant d'aucune allergie, n'étant soumis à aucune restriction alimentaire, avec mon poids étant le même qu'à l'âge de 20 ans, soit de 163 livres (73.9 k.)

Cependant, dans la vie, il y a certains boxeurs qui sont meilleurs à l'entraînement, mais lorsqu'il s'agit de vrais combats en public, ceux-ci ont beaucoup plus de difficulté à boxer, à cause d'une trop grande timidité. Aussi, il y en a qui préfèrent se battre en dehors de l'arène pour se prouver qu'ils sont bons, et ceci après qu'ils ont consommé de l'alcool, ce carburant qui fausse le jugement et vous fait perdre la raison, tout en rendant les gens un peu plus audacieux et téméraires. Je parle en connaissance de cause (Proverbes, 20,1). Voici un vieux dicton: " L'alcool rend l'homme égal à la bête et parfois le fait mourir ". Dans la vie, il faut toujours agir après réflexion, à savoir que nous devons toujours vivre avec les conséquences de nos actes, quels qu'ils soient, bons ou mauvais. Les bonnes actions procurent la satisfaction d'avoir accompli quelque chose de bien, vous rend joyeux et procure la santé, alors que les mauvaises donnent plutôt des remords de conscience, engendrent un déséquilibre mental et émotionnel, rendent malheureux et amènent la maladie. On ne peut généraliser dans ce cas-ci, et je le dis en connaissance de cause, car j'ai rencontré des gens sans conscience qui pouvaient faire le mal sans en être affectés (Proverbes I;1à 33). Le Divin Maître nous avise qu'Il ne contestera pas toujours l'homme par la voie de sa conscience, le rendant insensible, enclin à faire le mal. Celui-ci devient par ce fait esclave de l'ennemi de son âme.

Je suis heureux de constater aujourd'hui que ma carrière a tout de même bien évolué puisqu'il ne m'est jamais arrivé d'accident, sauf un mauvais coup reçu à la gorge qui, selon le médecin spécialiste, diminue la tonalité de ma voix dû à mon larynx qui aurait été affecté. Je n'ai, tout au long de ma carrière, jamais été mis KO. Toutefois, il m'est arrivé de mettre le genou au tapis, pour le compte de huit, afin de reprendre mes sens, soit contre Luc Pivin de Granby, dans un combat à l'aréna de Montmagny, et contre Jean-Claude Roy, de Saint-Vallier. Je dois vous avouer avoir manqué de sérieux, de discipline et de foi durant ma carrière. Parfois ma condition physique n'était pas ce qu'elle aurait dû être.

N'ayant pas répertorié tous mes combats durant ma carrière de boxeur, je peux tout de même vous affirmer avoir au-delà de cinquante combats à mon actif, la plupart ayant été disputés dans le cadre de compétitions provinciales et nationales. De ce nombre, une dizaine ont été gagnés par KO, dont le plus rapide en quarante-trois secondes lors du championnat des Provinces Maritimes en 1963 à l'arène Lord Beaverbrook de Saint-Jean N.-B., contre le boxeur Ronny Steven. Quelques-uns ont été gagnés par KO technique et les autres par décision des juges. J'en ai perdu trois par décision et un par arrêt de mon entraîneur Bolo, à Edmundston, lors du combat contre Yvon Duhamel de Montréal, champion des Gants Dorés du Québec, en 1964. Après avoir dominé depuis le début de ce combat, à la fin du 3e round, lors d'un corps-à-corps où Yvon se trouvait penché en avant et moi au-dessus de lui, il s'est relevé rapidement, m'atteignant à l'os de la joue gauche, ce qui m'a envoyé au plancher. C'était probablement un accident, Dieu seul le sait.

Voici la réalité. Je ne me suis rendu compte que dernièrement, en lisant d'anciennes coupures de journaux, que j'avais visité le plancher à cette occasion, et que j'avais été sauvé par la cloche. Ce dont je me souviens, c'est lorsque j'étais assis dans mon coin en train de prendre de grandes respirations et que mon cœur battait probablement à 200 coups/minute, j'ai ressenti comme un coup de masse dans ma tête, en même temps que je sentais une odeur très forte. Il s'agissait d'un produit que les entraîneurs utilisaient à l'occasion pour faire revenir les boxeurs inconscients. Sans doute que Bolo a placé ces sels d'ammoniac trop près de mon nez, et cela m'a été néfaste. Croyez-moi, dans cette situation, la minute de repos n'a pas suffi à me ranimer. J'ai entendu la cloche et je me suis senti pousser dans le dos, mais heureusement que Bolo a vite réalisé que j'étais incapable de me battre, puisque j'étais toujours inconscient, malgré que je me tenais debout, refusant de tomber. Bolo a lancé la serviette, réalisant que j'étais vulnérable, devant un adversaire ayant un physique de culturiste et capable de donner un solide coup de poing.

Pendant les années 1970, Yvon était délégué de chantiers pour la Centrale syndicale de la F.T.Q. durant la construction de la Baie James. Celui-ci osa, un jour, défier le gouvernement du Québec en revendiquant, et avec raison, de meilleures conditions de travail sur les chantiers. Il en résulta que le chantier fut fermé pendant plusieurs mois afin d'obtenir ce qu'il revendiquait pour le mieux-être des travailleurs. Heureusement que dans notre société, certains hommes ont la force de caractère pour oser agir dans le but d'améliorer les conditions de travail. Imaginez que, si nous étions tous insouciants d'améliorer la situation de notre société, nous en serions encore à l'époque de l'esclavage. Yvon a, à la suite de ces événements, payé sa dette à la société, a fait des études et pratique le droit depuis plusieurs années à Montréal.

Gants Dorés du Québec


J'ai pris ma revanche contre Duhamel au Centre Paul Sauvé de Montréal quelques mois plus tard, aux Gants Dorés du Québec, en demi-finale. J'ai alors remporté la Médaille d'Argent pour la province de Québec. Les dépenses de ce voyage avaient été défrayées par le garage Violette, concessionnaire Ford, d'Edmundston. Cependant, le lendemain soir, j'ai perdu la Médaille d'Or en finale, par décision partagée, contre Edgar Mercier, champion de l'Armée canadienne et champion canadien, version civile. J'avais battu ce dernier, par décision unanime, quelques mois auparavant à Edmundston, au printemps 1965. Pour donner suite à ce combat, le journaliste sportif du journal Le Madawaska, M. Wilbrod Martin, a rapporté que selon l'opinion des spectateurs et d'anciens boxeurs, ce combat avait été " Le combat le plus enlevant à avoir été vu depuis les beaux jours de la boxe à Edmundston ". Ce soir-là, nous étions dans le vestiaire à nous réchauffer, Zoël 'Zozo' Roussel et moi. Tout en discutant, il me dit: " Don, tu rencontres un vrai bon boxeur ce soir. Es-tu prêt ? " Je lui ai répondu: " Zozo, pour réussir à battre Edgar, de huit ans mon aîné, ayant beaucoup d'expérience, champion des Gants Dorés du Québec pendant sept années consécutives, de l'Armée canadienne et champion canadien version civile, pendant trois ans, il est évident que je vais devoir me surpasser tout en prenant ce combat comme si Edgar était mon partenaire d'entraînement. " Donc, psychologiquement, c'était moins stressant pour moi. Il fallait que je contrôle le combat, tout en maintenant le rythme désiré, et performer de façon régulière.

Edgar appartient à une famille de 6 boxeurs soit : Enthime, Nelson, Edgar, Émile, Laval et Claude. Leur père se nommait Edgar et il était originaire de Saint-Benoît de La Corne, en Abitibi. Il était reconnu comme étant quelqu'un qui se faisait respecter même s'il n'avait jamais boxé. Cette famille s'est fait connaître dans le domaine de la boxe dans les années 50 et 60, surtout dans la région du bas du fleuve Saint-Laurent.

À cette époque, les boxeurs de l'Armée canadienne avaient le privilège de participer aux compétitions civiles et aux championnats nationaux. Ceux-ci bénéficiaient d'un entraînement très rigoureux et discipliné et étaient de très bons boxeurs. Ils ont participé à ces compétitions jusqu'au début des années 1970. Malheureusement pour moi, les titres que détenait Edgar Mercier n'étaient pas en jeu. Edgar me confirma, après le combat, que celui-ci avait été le plus difficile de sa carrière. Ce combat a été le seul à être radiodiffusé un samedi soir, en direct du Centre récréatif, à Edmundston. Le reporter était M. Donald D'Amours. Ce premier combat contre Edgar a été celui où j'étais au meilleur de ma condition physique, sans être toutefois au sommet de mes capacités. À cette époque, je m'entraînais en prévision d'un combat d'exhibition contre Yvon Durelle. À cause de certaines circonstances, il a été décidé que Bolo ferait l'exhibition contre Durelle et que moi j'affronterais le meilleur boxeur de l'Armée canadienne, celui qui avait reçu en 1965 le trophée du boxeur ayant le plus beau style de boxe de l'Armée, soit Edgar Mercier, du camp Val Cartier, à Québec. En 1965, j'ai également remporté hors-compétition la victoire contre le boxeur Jeffrey Alain, de Montréal, Champion canadien qui avait participé aux Jeux Olympiques de Rome, en 1960.

Premier combat à Montréal


Mon premier combat à Montréal, en 1965, a été pour le championnat de la ville, contre le boxeur italien Donato Paduano; j'ai perdu par décision partagée. Les amateurs de boxe de la région de Montréal se souviendront que Donato est monté dans les rangs professionnels et fut surnommé " l'ange du ring ". Il est devenu champion canadien, titre qu'il a conservé pendant plusieurs années. Il a perdu par la suite le titre mondial contre le boxeur écossais, Ken Buchanan. Donato a été le plus prestigieux boxeur que j'aie rencontré durant ma carrière. C'était un boxeur discipliné, rapide et très habile avec ses poings, ainsi qu'un très bon encaisseur. Malheureusement, il ne possédait pas la force de frappe nécessaire pour être un boxeur complet. Je demeure persuadé que si, lorsque j'ai affronté Donato, j'avais été en aussi bonne condition physique que lors de mon premier combat contre Edgar Mercier, la décision m'aurait été favorable. À la suite de ce combat avec Donato, j'ai reçu la visite de l'entraîneur et promoteur de boxe Roger Larrivée. Il m'a demandé de monter dans les rangs professionnels et m'affirma que, vu mon talent de boxeur et mon physique, j'avais beaucoup de potentiel pour une carrière internationale. Malheureusement pour moi, à cette époque le club Inter boxe n'existait pas et j'ai dû refuser à cause du manque de financement.

Médailles


Voici les médailles gagnées durant ma carrière et dont j'ai gardé. Concernant les trophés, je m'en suis débarrassés puisqu'ils prenaient trop d'espace et que mon épouse trouvait que c'étaient des ramasse-poussières.
  • Médaille d'Or, poids-moyen, aux Gants Dorés des provinces maritimes en 1963-64-65.
  • Médaille d'Argent, poids-moyen, Champion de la province de Québec en 1965.
  • Champion poids-moyen, Ville de Montréal (1966), que j'ai remporté par KOT contre le boxeur italien Alfario Foria. Malheureusement, quelques semaines plus tard, à la suite d'un accident de travail, je me suis fait amputer le petit doigt de la main droite, ce qui m'empêcha de participer au tournoi des Gants Dorés du Québec.
  • Médaille d'Or, poids-moyen, Gants Dorés de la province de Québec, en 1967.
  • Médaille d'Argent, poids-moyen, Gants Dorés du Canada, en 1967. J'ai remporté cette victoire contre Richard Dawson, champion du Nigéria en 1966, et faisant partie de la Marine canadienne, à Halifax, donc éligible au Championnat canadien. Selon moi, ce combat a été le plus difficile de ma carrière et le seul où j'ai saigné du nez. J'ai perdu la Médaille d'Or le lendemain soir contre Gary Summerhase de Toronto, devenu par la suite champion professionnel du Canada.
  • Médaille d'Or, poids mi-lourd, Gants Dorés de l'Est du Canada, en 1968, contre Serge Tremblay de Chicoutimi et, par cette victoire, je me suis qualifié pour les Jeux Pan Américains.


Malheureusement, je n'ai pu m'y rendre à cause du refus du directeur de l'usine de m'accorder un congé. Cette même année, après avoir remporté les préliminaires des Gants Dorés du Québec, je me suis qualifié pour la finale. Cependant, je ne me suis jamais présenté pour ce combat final, et ce, à cause d'une mauvaise grippe.

Je me suis retiré de la boxe en 1968, suite à ma dernière victoire au Centre Paul Sauvé contre le champion du Québec, catégorie lourd-léger, Kevin Corbet, mesurant 6'2 " (1.82 m.) et pesant 185 livres (83.9 k.), le poulain de Abe Purvin. J'ai effectué un retour en 1983, à l'âge de quarante ans. J'ai alors remporté la Médaille d'Or des Gants Dorés du Québec, dans une nouvelle catégorie, soit mi-moyen, et ce, par défaut.

Champion mondial


C'était à deux semaines du tournoi des Gants Dorés du Québec, par un beau soir d'entraînement au gymnase de boxe de M. Georges Drouin, surnommé " le pape de la boxe à Montréal ", situé sur la rue Mont Royal. M. Gilles Armand, dentiste de Ville de Laval et ancien champion des Gants Dorés du Québec, se promenait depuis quelques années de gymnase en gymnase pour battre des boxeurs moins expérimentés que lui. Il s'est présenté au gymnase et a demandé à Georges s'il pouvait mettre les gants contre un boxeur à l'entraînement. Georges m'a sifflé pour me demander si je voulais mettre les gants contre ce monsieur, ce que j'ai accepté. Par suite d'une courte discussion, nous étions conscients qu'il avait douze ans de moins que moi, et que je devais lui concéder vingt livres. Je l'ai aussi informé que je revenais à la boxe après quatorze ans d'absence et que je n'avais que trois mois d'entraînement. Je lui ai demandé de commencer lentement en progressant selon mon rythme. Le premier round débuta et Georges est resté sur l'arène, ce qu'il n'avait pas l'habitude de faire; il devait savoir ce qui allait se produire. Environ deux minutes plus tard, j'étais en mauvaise position, acculé aux câbles. J'ai alors entendu Georges crier à ce boxeur: " Arrête, tu vas le tuer ". J'ai réussi à esquiver ses coups en me plaçant sur la défensive, en attendant de terminer ce pénible round. Durant la minute de repos, j'ai réfléchi à la situation et pensé à augmenter mon rythme en offensive et en contre-attaque. Le combat est ainsi devenu plus agressif, comme résultat que vers la fin du second round, j'étais encore acculé aux câbles. Soudain, j'ai vu les semelles du boxeur à la hauteur de mes genoux. Il était tombé sur le dos, à plusieurs pieds de moi, les quatre fers en l'air, sans être KO. Georges a alors mis fin au combat. Je l'ai immédiatement informé que je n'avais pas frappé le boxeur, que c'était plutôt mon ange gardien qui l'avait frappé. Georges m'a dit d'arrêter mes farces. Ce boxeur avait le style de Mike Tyson. Je ne l'ai jamais revu. C'était un bon boxeur, mais il n'était pas de taille à se battre contre mon ange gardien. Ceci confirme donc ce que la bible affirme (Psaume 34,8), soit que l'ange de l'Éternel campe autour de ceux qui le craignent (respect de Dieu) et les délivre du danger. À la suite du combat, j'ai discuté avec ce jeune homme en lui disant qu'il était un homme malhonnête, puisqu'il n'avait pas respecté l'entente faite entre nous deux avant le début de la séance d'entraînement. Il m'a affirmé avoir vu une lumière plus brillante que le soleil et qu'il s'était senti soulever de terre pour se retrouver sur le dos sur l'arène. Lors de cette soirée d'entraînement, plus de vingt boxeurs se trouvaient au gymnase. Ils se sont tous arrêtés pour nous regarder combattre, ce qu'ils ne faisaient pas d'habitude. Par la suite, quelques-uns sont venus me remercier de lui avoir donné une leçon de respect. Selon eux, et c'est ce que je pense également, nous ne sommes pas à l'entraînement pour nous détruire, mais plutôt pour apprendre ensemble le noble art de se défendre envers un agresseur nous manquant de respect. Personnellement, j'ai aimé la boxe et je pratique ce sport pour le conditionnement physique en même temps que pour apprendre à me défendre, comme pour le judo ou pour toute autre forme d'art martial. Ce fait s'est vite propagé dans les gymnases de boxe de la province de Québec et les boxeurs que je devais rencontrer, soit Richard Gagnon de Hull, en finale, et Julien Bolduc, de Sherbrooke, en demi-finale, ne se sont pas présentés sur l'arène à l'heure prévue; donc j'ai gagné cette médaille par défaut. Par cette victoire, je suis devenu éligible à me battre au Championnat canadien dont le champion était Shawn O'Sullivan de Toronto, également champion mondial amateur.

Au début de ma carrière, en 1963, j'ai combattu dans la catégorie des poids-moyens jusqu'en 1967 et, en 1968, dans la catégorie mi-lourd. Je peux vous affirmer qu'en 1983, dans la catégorie mi-moyen, j'étais au sommet de ma condition physique. Néanmoins, la Fédération de Boxe amateur du Québec refusa de me faire participer à cette compétition nationale prétextant que j'étais trop âgé. À la suite d'un appel téléphonique à la Fédération, le président, Yvon Michel, m'affirma que, s'il m'arrivait un accident, la Fédération serait mal vue de la population. Je lui ai répondu: " Et si l'accident se produisait pour Shawn? ". Sa réponse fut: " Cela ne serait pas bon pour les jeunes boxeurs amateurs de se faire battre par les plus âgés ". Je me suis même rendu au pupitre du journaliste sportif de l'époque au Journal de Montréal, M. Daniel Cloutier, pour lui remettre un communiqué à ce sujet. Il n'a pas cru bon de poursuivre. Je suis persuadé qu'avec ma condition physique de l'époque, j'aurais été à la hauteur de la situation. Shawn était justement le boxeur capable de m'obliger à me battre à la limite de mes capacités. De plus, ce combat aurait été mon dernier.

Combats hors arène


Je réalise, depuis quelques années, que certaines personnes ont déjà pensé que j'étais quelqu'un qui aimait se battre hors de l'arène, alors que cette affirmation est complètement fausse. J'ai toujours aimé vivre dans un endroit paisible où les gens se respectent entre eux. Au printemps 1964, j'ai reçu la visite de M. Thomas Rioux, propriétaire à l'époque de la salle de danse Le Monaco, d'une capacité d'environ 250 personnes, située à Ville Dégelis, à l'époque Sainte-Rose (Québec), à environ vingt minutes d'Edmundston. Il m'informa qu'il avait souvent des problèmes de batailles avec les " fly boys " à son club et m'offrait un assez bon salaire pour être portier et responsable de maintenir l'ordre. Je n'ai même pas réfléchi à cette offre, ma réponse étant catégorique: " Ça ne m'intéresse pas du tout ". Il m'a alors demandé: " Pourquoi boxes-tu ? ". Je lui ai répondu que c'était pour le sport uniquement, parce que je déteste me battre en dehors de l'arène de boxe. Cependant, pour me défendre, je suis assez habile, mais je déteste avoir à le faire. Tout de même, je me suis rendu de temps à autre à cette salle de danse. J'ai été béni qu'il ne me soit jamais arrivé rien de trop fâcheux.

Sauf un soir où j'ai commis l'erreur de sortir avec Laval Gagnon. C'était un boxeur de 145 livres (65.7 kilos), de trois ans plus âgés que moi et d'un caractère chicanier. Comme à l'habitude, à la fermeture du club, il voulait se battre contre des " fly boys ". J'ai décidé qu'il ne se battrait pas, puisque nous étions sortis pour avoir du plaisir et non pour nous battre. Il en résulta que j'ai dû embarquer Laval de force dans l'auto et que j'ai été obligé de frapper son frère Paul qui prenait sa part. On a dû amener Paul à l'hôpital parce qu'il s'était fendu la tête en tombant sur l'asphalte. Heureusement, ce n'était rien de grave, seulement un gros mal de tête. Voilà la raison pour laquelle je déteste avoir à corriger certaines personnes en dehors de l'arène. Je suis conscient que même en état de légitime défense, cela occasionne beaucoup de problèmes. Il suffit de penser au cas de mon ami Yvon Durelle, qui a dû se rendre aux limites de l'auto-défense pour protéger sa vie. Alors, il est plus intelligent de s'éloigner des chicaniers et des batailleurs de rue qui n'ont aucun respect de la vie et qui sont prêts à te donner toutes sortes de coups vicieux, simplement pour se glorifier de t'avoir battu. Selon moi, il est absurde que des hommes agissent de la sorte envers leur prochain. Trop de personnes manquent de discipline, car l'homme laissé à sa seule nature agit comme un animal et, souvent sans s'en rendre compte, sous l'influence du malin (Satan).

Lors de mon retour en ville en 1989, M. Hermel Daigle, ancien policier de la ville et propriétaire de la salle de danse non alcoolisée Chez Lévite Daigle, en1962, m'affirma quelques années passées et je cite : " Don, lorsque tu venais à mon club au début, seulement ta présence a fait en sorte que j'ai eu la paix pendant trois ans. Et lorsque tu es parti, les chicaniers ont commencé à se battre entre eux. J'ai dû fermer les portes par après ". Depuis le début de ma carrière de boxeur, en 1963, j'ai eu à me battre en dehors de l'arène contre des gens qui étaient envieux et jaloux de ma réputation de boxeur. Ils auraient voulu se valoriser et se glorifier pour un motif aussi absurde. Selon moi, il est beaucoup plus facile de respecter son prochain que de se faire respecter. J'ai dû corriger durant une période d'une vingtaine d'années au-delà d'une vingtaine de personnes dans des conditions de légitime défense et de non-respect à mon égard.

À cette époque, la plupart des gens travaillaient fort physiquement (bûcherons, camionneurs de bois (pitoune) ainsi que des militaires de la base de Limestone, au Maine). Certains d'entre eux, des hommes en très bonne condition physique, enviaient ma réputation de boxeur et auraient aimé m'essayer en dehors de l'arène. Heureusement qu'ils n'ont pas tous osé le faire parce que j'aurais passé mon temps à me battre pour me défendre. Il ne faut pas estimer les gens d'après les médailles ou trophées qu'ils ont mérité de peine et de misère durant leur carrière, mais bien plutôt par le travail qu'ils ont dû accomplir pour se rendre au but visé. Et dire que certaines personnes mal intentionnées désirent te ravir ta réputation en te provoquant en dehors de l'arène afin de satisfaire leur ego.

Hôtel Royal


Entre autres mésaventures, j'ai vécu cette expérience. En 1974, j'avais pris congé de mon employeur de Montréal pour aller à la chasse dans la région de la Rivière-Verte. La journée avant l'ouverture de la chasse, en après-midi, je me suis rendu à l'Hôtel Royal pour rencontrer des amis. Le serveur, Robert Richard, m'informa que deux boxeurs, Jean-Paul 'Pit' L'Italien et René Cyr, tous deux de dix ans plus jeunes que moi, seraient présents au bar de l'hôtel dans la soirée. Ils venaient pour me battre. Étant de tempérament assez brave, je me suis tout de même rendu à l'hôtel et je me suis assis avec une bonne connaissance, Gérald Cassista. Effectivement, ils sont arrivés et sont venus s'asseoir à ma table. J'ai eu à écouter leur conversation pendant environ une heure, celle-ci étant axée sur la provocation. Je me suis levé pour aller aux toilettes et Pit est venu me rejoindre quelques secondes plus tard. Il démontrait une attitude différente, beaucoup plus agréable. Il a abordé la discussion en me faisant ses excuses, confirmant en même temps qu'ils étaient venus avec l'intention de me battre, lui et René, dans le but de se faire une réputation. Je lui ai dit que je ne savais pas que j'avais une réputation semblable et que si c'était le cas, je ne l'avais pas faite en me battant avec d'anciens boxeurs ou en allant dans des bars pour me battre. J'avais été patient avec eux parce que je les connaissais bien. Dans une pareille situation avec des étrangers, ma patience aurait été moins longue. Je ne trouvais pas logique de nous battre entre nous pour un tel motif. Il est évident que l'histoire se serait propagée en ville et que nous aurions passé pour des idiots. Jean-Paul et René auraient dû vivre avec les conséquences de leurs actes; j'étais en état de légitime défense.

Voici la stratégie de défense que j'avais élaborée durant l'après-midi, en me disant que " Un homme averti en vaut deux ". Je devais attendre qu'ils fassent le premier mouvement avec l'intention de me frapper. Croyez-moi, avec la montée d'adrénaline dont je bénéficiais à ce moment-là, j'aurais facilement esquivé celui qui aurait osé lever le poing contre moi. Cependant, j'aurais dû frapper à la vitesse de l'éclair son complice dans ce projet, le prenant par surprise, et le mettre KO du premier coup de poing. Alors, il ne me serait resté plus qu'un seul adversaire à affronter, et par la grâce de Dieu, j'aurais été plus que vainqueur. Je n'ai jamais fait d'investigation pour savoir lequel était l'instigateur de ce projet hostile puisque je connais déjà celui qui influence par la pensée les gens à avoir de tels sentiments envers leur prochain. Voilà donc la raison pour laquelle je ne leur ai pas gardé rancune et qu'il me fait toujours plaisir de les saluer lorsque je les rencontre. Toutefois, il est évident qu'il aurait été bien plus intéressant de se mesurer lors d'un combat dans une vraie arène de boxe, avec des spectateurs aimant ce sport, plutôt que de déranger les gens attablés dans un bar pour s'amuser. Je me pose toujours la question à savoir pourquoi ils sont venus à deux pour me ravir cette réputation que j'ignorais moi-même que j'avais. Je n'ai jamais voulu prouver à qui que ce soit que j'étais capable de me battre en dehors de l'arène. Toutefois, j'étais capable de me défendre, et j'ai dû corriger plusieurs personnes pour me faire respecter, dans tous les sens du mot, c'est-à-dire au niveau physique, verbal, psychologique.

Voici quelqu'un qui a su m'affronter dans les règles de l'art, Wilbrod 'Kid' Thibodeau. À l'époque, il était au meilleur de sa carrière de boxeur. En 1969, il manifesta l'intérêt de se mesurer à moi. Par l'entremise de Bolo Beaulieu, entraîneur et promoteur, un combat a donc été organisé. Il s'est tenu durant le 4e Festival d'hiver de la Chambre de commerce d'Edmundston. Bolo m'a appelé à Montréal un mois avant cette rencontre pour s'informer de ma condition physique et me demander si j'étais prêt à affronter Kid dans un combat de cinq rounds. Je lui ai indiqué que je m'étais retiré de la boxe depuis un an, mais que j'acceptais quand même de combattre, à condition de faire quelques séances d'entraînement avant le combat. J'avoue ici avoir participé à ce combat avec une condition physique qui n'était pas celle de mes meilleures années. J'ai tout de même, par la grâce de Dieu, gagné par décision partagée. Ce fut un combat enlevant, bien apprécié des spectateurs. J'ai apprécié boxer avec Wilbrod. C'était ainsi la meilleure manière de se faire une réputation. Il aurait donc fallu que Pit et René fassent la même chose afin d'offrir un vrai spectacle de boxe, réglementé, pour savoir lequel était le meilleur.

" Fly boy "


Voici une autre anecdote. C'était à l'automne 1964, un dimanche soir, vers neuf heures, au restaurant de l'Hôtel Royal. J'étais attablé avec des amis, entre autres Roy Grondin et Maurice 'Rouge' Couturier. J'aperçois à quelques tables de moi un " fly boy " qui me fixe et me fait " fuck you " tout en m'invitant à sa table. Je me suis levé sans avertir mes amis et me suis dirigé vers lui. J'ai vite mesuré sa stature. C'était un homme dans la vingtaine avancée, qui mesurait 6 pieds et plus (1.82 mètres) et pesait au-delà de 200 livres (90.7 k.). Selon la version des policiers Gaston Lebel et Bob Fyfe, que j'ai rencontrés quelques jours plus tard, celui-ci pesait 225 livres (102.06 kilos) et mesurait 6'3"(1.92 mètres) avec un physique de culturiste. Je me suis senti comme David affrontant Goliath.

Arrivé à sa table, je lui demande ce qu'il veut et il me dit: " You want to fight? " tout en se levant. Je n'ai pas discuté car, par expérience, et étant donné la situation critique qui s'annonçait, j'ai dû employer la méthode du cowboy Roy Rogers, soit de dégainer le premier. Lorsqu'il est arrivé à ma hauteur, je lui ai administré le premier crochet de droite, que je n'ai pas placé là où je le voulais, c'est-à-dire à la mâchoire gauche. Je n'ai donc pas réussi à le mettre KO du premier coup. Le combat s'est poursuivi au-delà de quinze minutes. Lorsque les policiers Bob Fyfe et Gaston Lebel sont arrivés sur les lieux, le fly boy était KO depuis quelques secondes. Ce militaire a été amené au poste de police pour y passer la nuit. Durant son interrogatoire, il a raconté aux policiers que sur la base de Limestone, il y avait vingt-cinq mille hommes et qu'il était le " boulé ", le meilleur batailleur de la base. Il affirma avoir entendu parler de Don Plourde comme boxeur et batailleur et ajouta qu'il était venu en ville pour l'essayer, mais qu'il avait reçu sa leçon.

Carnaval King Reed


Je vous informe ici de la raison pour laquelle j'ai adopté la méthode de Roy Rogers, ce que je n'avais pas encore fait un certain soir du 22 juin 1963, par manque d'expérience. Le résultat a été que j'ai été hospitalisé pendant deux semaines. C'était par un beau soir d'été, j'étais accompagné de mon frère Claude et de quelques amis. Nous nous étions rendus au carnaval King Reed, monté sur le terrain situé à l'arrière de la bibliothèque Mgr Conway, et longeant la rue Lily. Nous circulions bien paisiblement sur le site, sans provoquer qui que ce soit. J'ai eu envie de soulager ma vessie. À ce moment-là, il n'y avait pas de toilettes publiques pour accommoder les gens. Je me suis donc rendu derrière une tente pour répondre à ce besoin naturel. Je n'avais pas sitôt terminé, qu'en me retournant, j'aperçois un homme d'environ 5'9" (1.79 m.), 170 livres (77.1 kg.), d'une quinzaine d'années de plus que moi, qui vient dans ma direction. Il me dit d'un ton enragé de ne pas uriner sur la tente. Je lui dis que je ne l'ai pas fait, de toute façon. Aussitôt, il me prend par la main en me disant: " Veux-tu te battre ? ", tout en m'amenant à l'écart. Ce n'est que six minutes plus tard que j'ai réalisé que je n'avais pas réagi assez vite à cette menace. Je n'ai même pas eu le temps de répondre, qu'il me fauchait déjà les jambes par derrière et que je me retrouvais sur le dos. Il m'a aussitôt donné un coup de pied en haut de la hanche de droite. S'il avait fallu qu'il soit positionné pour me donner un pareil coup au visage ou dans le côté de la tête, cela aurait suffi pour me défigurer ou me défoncer le crâne. D'autant plus qu'il était chaussé de bottines de travail. Croyez-moi, je ne me suis pas attardé au sol bien longtemps; aussitôt touché, aussitôt debout. Je lui ai placé ma main gauche dans la figure pour l'éloigner. Il m'a mordu le bout du petit doigt derrière l'ongle en le coupant par la moitié. J'ai bien failli perdre le bout du doigt.

J'ai donc commencé à boxer avec lui sans pouvoir le frapper avec puissance, à cause de la douleur que je ressentais à mon côté. Lui, cependant, réussissait à me frapper, mais seulement dans le front, ce qui me dérangeait moins. Le lendemain, j'avais le front enflé d'un bon quart de pouce. Constatant que je n'étais pas capable de le maîtriser avec mes poings, je me suis rapproché de lui dans un corps-à-corps, et je lui ai fait la prise de soumission. Cette prise consiste à planter les deux pouces au bas des oreilles et à pousser au maximum. Pendant que j'appliquais cette prise, il a essayé de me frapper dans les parties génitales avec son genou, mais je me protégeais en levant ma jambe gauche. Il est donc devenu impuissant, à la suite de la douleur, et j'ai été capable de le coucher sur le dos. Je me suis placé dessus avec mes genoux de chaque côté, à la hauteur de sa taille. Je m'apprêtais à le maîtriser totalement en le mettant KO. Probablement qu'il lui serait arrivé la même chose qu'au chef-boulanger. Dans une telle bagarre, nous pouvons seulement évaluer les dégâts le lendemain. Heureusement pour lui et pour moi, les policiers Bob Fyfe et Gaston Lebel sont arrivés sur les lieux. Ils ont arrêté en premier un de ses compagnons qui s'apprêtait à me donner un coup de madrier derrière la tête. Imaginez les conséquences d'un tel coup, ou si j'avais eu le temps de lui refaire le portrait. Beaucoup de batailleurs ont dû vivre avec les conséquences de leurs actes. Toutefois, la situation est moins grave lorsque vous êtes en état de légitime défense.

Pour donner suite à cette altercation, j'ai expliqué au policier que le motif de cette bataille était que cet homme m'accusait d'avoir uriné sur la tente. Je leur ai bien montré que c'était faux puisque la tente n'était pas mouillée. Lorsque l'investigation policière a été terminée, nous sommes allés au club Chez Arsenault, à Madawaska, au Maine, notre lieu de rencontre habituel pour consommer quelques bières. Lorsque je suis allé aux toilettes, j'ai constaté qu'il y avait du sang dans mon urine. Je n'ai pas paniqué pour si peu parce que je n'étais pas celui qui se rend à l'hôpital pour une goutte de sang, même si je connais sa valeur inestimable.

À la fermeture du club, nous nous sommes rendus à notre premier lieu de rencontre, qui était le restaurant Le Gourmet, situé sur la rue Happy Corner (Victoria). La propriétaire en était Mme Marthe Fournier Picard, fille de l'ancien chef de pompier de la ville d'Edmundston, Frédéric Fournier, père de Charles, conseiller municipal et ancien boxeur. Donc, après un bon lunch, je suis allé me coucher, sans pouvoir dormir de la nuit à cause de la douleur au rein et au doigt. Il faut dire qu'à l'époque les nuits étaient courtes. Je me suis levé à sept heures pour aller travailler chez d'Anjou Transport. Vers dix heures, je n'en pouvais plus. La sortie de ma vessie était obstruée par un caillot de sang. J'ai dû me rendre à l'hôpital. Le médecin préposé à l'urgence était le Dr Claude Gaudreau. Après un examen approfondi, il a pris la décision de m'hospitaliser. Mon rein de droite était déchiré sur une longueur d'un pouce. Je remercie Dieu de m'avoir protégé malgré tout, parce que jusqu'à ce jour je n'ai eu aucune complication par suite de ce coup donné avec l'intention de m'estropier.

Ce batailleur était un homme sanguinaire prêt à me donner toutes sortes de coups vicieux. Cette bataille a duré tout aux plus cinq minutes. Il a par la suite raconté aux policiers qu'il était un ancien champion canadien en boxe professionnelle et qu'il aimait se battre à l'occasion en dehors de l'arène pour se prouver qu'il était encore bon. Il a aussi affirmé que c'était la première fois qu'il frappait quelqu'un sans pouvoir le mettre KO. Il avoua que lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, qu'il se sentait mourir. Donc, vous constatez que personne ne peut connaître le dénouement d'une bataille de rue. Parfois, certaines personnes mal intentionnées sont même prêtes à sortir un couteau ou d'autres armes, ce qui m'est déjà arrivé personnellement. Je vous le raconterai peut-être un jour dans une biographie plus élaborée intitulée " Respect ". Voilà la raison pour laquelle il est avantageux de s'éloigner des batailleurs de ce genre. Voici un conseil: lorsque quelqu'un vient vers vous avec l'intention de vous frapper, vous auriez avantage à ne pas le laisser entrer dans votre cercle de protection paisible (CPP). Ce cercle est établi de la façon suivante: vous levez un bras à l'horizontale et vous faites un tour sur vous-même. C'est votre espace vital. Il vaut mieux pour vous que toute personne pénétrant à l'intérieur de votre CPP ait une intention favorable à votre égard. Sinon, il serait préférable pour vous d'en finir le plus tôt possible, en maîtrisant cette personne tout en la corrigeant, sans en abuser. C'est la raison pour laquelle, dans une telle situation, il est bon d'employer la méthode du cowboy Roy Rogers.

Ce que je n'ai pas apprécié et que je n'ai pas tout à fait compris, c'est que malgré le fait que cette bataille ait eu lieu alors que j'étais en état de légitime défense, le policier Bolo Beaulieu, aussi mon entraîneur à la boxe, est venu me dire à l'hôpital que lorsque je sortirais de l'hôpital, je devais me rendre au poste de police pour payer une amende de $ 35.00. Ceci représenterait de nos jours l'équivalent de $ 350.00, à débourser sans passer devant un juge, et que j'ai accepté de payer à l'époque. Je pense que seul Bolo a la réponse. Je comprends qu'il nous disait souvent de ne pas se battre en dehors de l'arène. Cependant, cela ne veut pas dire pour autant que je devais rester à la maison ou que je devais me laisser battre lorsque je me trouvais en état de légitime défense ou que l'on me manquait de respect. Pour donner suite à ces événements, soit le soir de mon hospitalisation, le 23 juin, il y a eu Chez Arsenault une bagarre générale impliquant environ vingt-cinq personnes contre un groupe de travailleurs du carnaval King Reed. Ces derniers croyaient faire la pluie et le beau temps dans la région. Durant la semaine suivante, le Conseil municipal de la ville d'Edmundston a adopté un règlement interdisant au carnaval King Reed de venir à Edmundston pendant une période de 5 ans.

Restaurant Bel-Air


Voici une autre anecdote. Par un beau samedi soir de juillet, en 1966, j'étais attablé avec Claude 'à Coune' Plourde, au restaurant Bel-Air. Je me suis levé de ma table pour aller parler à un ami, Carmel Thériault, assis au comptoir. En revenant à ma table, je me suis fait saisir au poignet par un " fly boy " assis avec deux de ses amis. Celui-ci me demanda de lui apporter le menu. Je lui ai répondu que je n'étais pas une serveuse. Il me dit alors: " You look like a woman ". Cela m'a suffi pour le corriger, lui démontrer que j'étais un homme qui n'accepte pas une insulte aussi grossière. Il en résulta qu'ils étaient tous les trois KO dans l'espace de quelques secondes. Lorsque les policiers sont arrivés, nous étions déjà partis, direction Lac Baker, pour la fin de semaine. Parfois, lorsque je rencontre les propriétaires du restaurant Bel-Air, Conrad et Hermel Albert, ils me relatent ces faits. Par hasard, quelques jours plus tard, j'ai rencontré le policier Valmont Lavoie qui m'a demandé si j'étais allé au restaurant Bel-Air le samedi soir. Je lui ai répondu que oui et il m'a fait le commentaire suivant: " Nous avons été informés que tu étais en ville. Mon collègue et moi en avons conclu, d'après les explications des gens présents et à la vitesse où tout a été exécuté, qu'il n'y avait que toi pour faire une chose pareille ". Il est reparti en riant, tout en me souhaitant une bonne soirée. Il m'avait semblé satisfait que j'aie corrigé quelques " fly boys ". À cette époque, les policiers avaient beaucoup de problèmes avec eux lorsqu'ils arrivaient à plusieurs dans certains endroits tels que les restaurants, les clubs, les plages et qu'ils insultaient les gens. Beaucoup de personnes n'osaient pas se défendre, ce qui n'était pas mon cas. Je ne cherchais pas la bataille, mais lorsque celle-ci me cherchait, elle me trouvait sur son chemin. Ces gars s'entraînaient à faire la guerre; de mon côté je recherchais la paix.

Vous savez que pour avoir la paix, il faut quelquefois répondre à ceux qui se font un plaisir de troubler la tranquillité des autres. Je trouve vraiment malheureux de constater toute la violence qui existe sur la planète, simplement causée par le non-respect de son prochain. Je parle également de la paix avec soi-même en premier lieu, qui s'obtient en nous débarrassant de nos mauvaises habitudes. De nos jours, nous aurions avantage à faire un examen de conscience plus souvent, comme autrefois.

Club chez Arsenault


Par un beau samedi soir d'été en 1964, arrivé au club chez Arsenault de Madawaska, Maine, avec ma blonde Yvette, mon bon ami Roy Grondin, sa blonde Ginette Campagna, Burt Lévesque, sa blonde Claudette Turgeon. Nous nous sommes trouvé une table mais puisqu'il manquait une chaise et qu'il y en avait de libre à la table voisine, je me suis allongé un bras pour en prendre une pour m'asseoir avec mes amis. À l'époque, la politique du club était que lorsque les gens allaient danser, selon le règlement du propriétaire Lewis Arsenault, quelqu'un devait rester assis à la table pour aviser les arrivants que la table et les chaises était réservés dans le but d'éliminer une confrontation parmi la clientèle dominée par l'effet de l'alcool.

Voilà que quelques minutes plus tard, quelqu'un a tiré ma chaise par l'arrière et je suis tombé assis par terre. Croyez-moi, j'étais aussitôt debout et un corps à corps commença avec celui qui avait trouvé ce qu'il cherchait, soit quelqu'un qui désire se faire respecter. Je me suis donc rendu à l'évidence que celui-ci se battait comme un chien et que lorsque la police arriva dix minutes plus tard, j'avais réussi à prendre le control de la situation en lui collant les épaules au plancher. Heureusement pour nous que la police soit arrivée pour nous séparer.

Cependant, lors de cette bataille, celui-ci m'avait mordu à deux reprises, transperçant la peau à la hauteur de mon cou et à la poitrine à en faire couler le sang. Alors, le policier en fonction, Normand Chassé, mis fin à la bataille et nous emmena tous les deux au poste de police pour prendre notre version des faits. Le policier débuta par la version de ce chicanier nommé Skip, un enfant roi et garçon du docteur McQuarrie. Le phénomène des enfants rois date de plusieurs années mais à notre époque, le nombre est en croissance et est devenu un problème de société. Tout au long de sa version, je l'ai écouté sans rien dire mais lorsque j'ai débuté ma version, celui-ci m'interrompait et ne me donnait aucune chance de m'expliquer. Donc, il arriva ce qui devait arriver, je me suis fâché. À ce moment, il était placé au bout du comptoir et moi face au comptoir, tout en étant assez près de lui à sa droite. Je me suis donc décidé à le faire taire. À la vitesse de l'éclair, je l'ai pris à la falle, soulevé de terre pour le coucher sur le banc derrière nous, placé face au comptoir et je lui ai envoyé un direct du droit au menton pour le tranquilliser. Le tout n'a duré que quelques secondes et le policier Chassé n'a pas eu le temps de nous arrêter.

Celui-ci a dormi assez longtemps pour que je puisse donner ma version des faits et le policier Chassé m'a remis ma liberté tout en me demandant de me présenter à la cour pendant la semaine. Alors, je suis retourné trouver mes amis au club et la soirée continua comme si rien ne s'était passé.

Je me suis présenté à la cour et lorsque le juge prit connaissance du dossier et réalisa qui avait reçu la correction, il m'a semblé satisfait des faits et referma le dossier, remis la cause à plus tard, tout en me donnant ma liberté. Aujourd'hui le 29 avril 2006, quarante-deux ans plus tard, je n'ai toujours pas été convoqué et j'ai été informé que Skip ne s'était pas amélioré et a eu beaucoup de complications au fil de sa vie.

Club French Casino


En 1966, toujours par un beau samedi soir d'été, je suis allé au club French Casino, intersection Saint-Laurent et Sainte-Catherine, endroit où les gens d'Edmundston qui habitaient Montréal à l'époque se rencontraient, dont le propriétaire était M. Lewis Fournier, originaire d'Edmundston. Malheureusement, au début des années 1970, Lewis s'est fait descendre par un tueur à gage appartenant au clan Dubois parce qu'il refusait de payer la protection.

Arrivé au club vers 20 h, je me suis assis au bout du bar près de l'entrée, il y avait déjà environ six personnes à l'autre bout du bar. J'ai remarqué qu'il y avait un individu debout au bout et j'ai vite constaté que celui-ci dérangeait la clientèle depuis un bon moment puisque la barmaid l'a averti à quelques reprises d'arrêter ce manège et celui-ci continuait tout en insultant la clientèle; donc étant de tempérament flegmatique, j'ai réagi environ trente minutes plus tard.

Alors, je me suis décidé et j'ai osé lui demander poliment et je cite " Pardon monsieur, en avez-vous encore pour longtemps à déranger les gens? " Aussitôt, sans dire un mot, il fit un pas de côté et se dirigea d'un pas accéléré vers moi en longeant le bar d'une longueur d'environ vingt pieds, et j'ai constaté la malice dans ces yeux et remarqué qu'il enleva sa montre pour la mettre dans sa poche droite. Par cette action, j'ai pensé qu'il avait l'intention de me frapper.

Par conséquent, n'ayant pas de scénario de prêt, je me suis levé en l'attendant, tout en constatant qu'il ne me restait que quelques secondes avant qu'il puisse m'atteindre. Donc aussitôt qu'il fut à ma portée, j'ai levé la jambe droite et frappé le coté de sa tête avec mon pied, sans qu'il ait le temps d'esquiver. Il s'est aussitôt écroulé au sol, sans connaissance. Je l'ai donc pris par les épaules, traîné sur quelques pieds et assis le dos au mur. Cette méthode de défense ne m'était pas familière, toutefois, elle a été très efficace à ce moment-là pour le maîtriser et l'empêcher d'entrer dans mon cercle de CPP. Lorsqu'il reprit ses sens, il se leva et sortit aussitôt du club et est revenu dix minutes plus tard avec la police. Celle-ci m'amena au poste de police #4. En toute logique, dans de telles circonstances, devais-je attendre que celui-ci sorte un couteau à cran automatique et me poignarde en passant, continue son chemin vers la sortie et disparaisse parmi les piétons de la rue?

Arrivé au poste, un policier me demande un résumé de ce qui s'est passé. Il me dit d'enlever ma ceinture et mes lacets et je lui ai demandé pourquoi, vu que je n'étais pas un habitué. Et il me dit qu'il me gardait enfermé jusqu'à lundi; je lui ai répondu qu'il n'était pas question que je reste au poste pour si peu et que je serais présent lundi pour la cour.

Aussitôt, environ 8 à 10 policiers se sont levés de leur bureau et sont venus vers moi. J'ai donc reculé vers le mur pour ne pas me faire prendre par l'arrière; ils ont fait un demi-cercle autour de moi. Un flash m'est passé dans la pensée : " Vaut mieux te laisser faire parce qu'ils sont trop nombreux et surtout qu'ils sont en position d'autorité, donc en cours ils ont toujours raison. "

J'ai reçu un coup de poing sur la bouche que j'ai esquivé par un mouvement de la tête par l'arrière. Ils m'ont pris et jeté dans une cellule.

Par la suite, assis sur le petit matelas sur le plancher de ma cellule, j'ai réfléchi et me suis dit que j'avais pris une bonne décision. Car s'il avait fallu que je résiste, il se serait sûrement arraché du poil, puisque dans un moment de panique, il aurait pu se passer des choses dont j'aurais eu à subir les conséquences tout au long de ma vie. J'ai pris l'événement en riant et en me disant : " J'ai fait leur ouvrage en mettant l'ordre au club à Lewis et voilà la façon dont je suis traité. "

C'est une très bonne école pour apprendre ce qui peut se passer dans le bas de la ville, un samedi soir. Et surtout lorsqu'on m'a transféré de place le dimanche matin, vers 6 h à la place Beauséjour pour m'introduire avec tous ceux qu'ils avaient arrêtés pendant la nuit de samedi. J'ai alors constaté tout le désordre créé par l'alcool et la drogue. La même chose s'est produite lorsque je suis arrivé en cour le lundi matin. Quand le juge a eu identifié le gars qui avait été corrigé, il m'a paru satisfait et ne m'imposa qu'une amende de $ 55.00, pour avoir troublé la paix. Même que tous les clients du bar étaient contents de retrouver la paix après que cet individu a été mis KO.

Hôtel Donnacona


En 1979, lors d'un voyage à Donnacona, je me trouvais en compagnie de Jean-Paul Soucy, originaire du Bagossetown, à Edmundston. Nous travaillions ensemble chez Kruger Paper. Vers 10 heures du soir, nous étions attablés au bar de l'hôtel, avec un couple de Donnacona. Un inconnu est venu me toucher sur l'épaule pour me demander si je voulais aller dehors me battre avec lui. Je lui ai demandé poliment de retourner à sa place au bar et de ne pas me déranger, ce qu'il fit. Toutefois, 20 minutes plus tard, il est revenu me demander pour s'assoir à notre table. Bon gars, j'ai accepté; il s'est assis à ma gauche. Mais il avait gardé son idée. Après une dizaine de minutes, il m'a encore demandé si je voulais me battre. J'ai répondu que oui, alors, à ce moment, pour moi, la cloche était sonnée et il s'est aussitôt levé. Juste au moment où son plexus arrivait à la hauteur de mon épaule, je lui ai expédié un coup de la droite même si j'étais toujours assis. Quand il s'est plié en deux, j'étais déjà debout. Je lui ai administré un " bollopunch " en pleine figure, ce qui l'a expédié sur le dos, 6 pieds plus loin se tordant de douleur sur le plancher de danse. L'autre individu assis à notre table s'est avancé pour m'arrêter, mais je l'ai mis KO net d'une droite à la mâchoire et il s'est écroulé au sol.

Lorsque la bataille éclata, mon ami Jean-Paul était à discuter avec l'autre couple et personne n'était conscient de ce qui se préparait. J'ai dit à mon ami de me suivre et nous avons longé le bar où il y avait près d'une dizaine de personnes assises, tout en pensant : 'si quelqu'un fait un faux mouvement, je devrai frapper'. Heureusement, personne n'a osé m'intercepter. Alors, nous avons pris la décision de revenir à Montréal le même soir. Donc, imaginez quelle a été la discussion tout au long du trajet.

J'ai déjà été informé à cette époque que certaines personnes habiles à se battre aimaient à se bagarrer et allaient dans certains bars de leur village, prenaient, à l'insu de la barmaid, des paris avec certains clients assis au bar. Ceux-ci gageaient que le bagarreur ne réussirait pas à battre, pendant la soirée, le premier étranger traversant la porte d'entrée principale.

Donc, imaginez la scène se déployant pendant environ un heure trente avec certains spectateurs connaissant déjà le début du scénario mais pas la fin de celui-ci. Et voilà l'explosion, dix minutes après qu'il se soit assis à ma table et avoir eu une discussion axée à ce que j'accepte de me battre avec lui. L'élément déclencheur fut lorsque celui-ci, au comble de son arrogance et de sa témérité, osa me demander la main pour l'évaluer et me dire que j'avais une main de femme. Alors, je lui ai répondu qu'il ne faut pas évaluer les aptitudes d'un homme à se battre par la grosseur de ses mains et aussi que j'étais conscient qu'il avait de plus grosses mains que les miennes, qu'il était plus lourd que moi. Et je l'ai averti que même si elles sont plus petites, elles sont très efficaces lorsque je dois m'en servir pour me défendre. À l'époque, mon poids était de 175 livres (73 kilos) et le sien environ 210 livres (95 kilos).

Rares sont les fois où vous avez un scénario de prêt lorsque vous devez vous défendre; croyez-moi, cela ne se déroule pas comme dans les films ou les combats de boxe. Lorsque vous êtes en légitime défense, l'important est d'agir le plus vite possible, sans télégraphier vos coups, frapper avec précision et à des endroits vitaux.

La morale de cette histoire est : lorsque quelqu'un traverse la porte, même si c'est un étranger et quelle que soit la couleur de sa peau, nous devrions plutôt le considérer comme un frère en Adam et le respecter afin de vivre paisiblement. Toutefois, il n'y a pas de respect sans crainte, puisque le commencement de la sagesse est avant tout la crainte de l'Éternel qui nous incite à vivre selon les principes Divins, entre autres, celui d'aimer son prochain.

Tours de force


Je crois qu'à cette époque, par la grâce de Dieu, j'étais plus fort physiquement que la moyenne des garçons de mon âge, à cause du travail physique que je faisais depuis l'âge de dix ans. À 20 ans, mon poids était de 163 livres (74 kilos) et il l'est encore aujourd'hui. Je réussissais à monter 260 livres (117.9) au bout de mes bras en position debout. Parmi mes autres tours de force, je me rappelle celui-ci: je prenais un baril de chaînes de 500 livres (227 kilos) à brassée, à ma hauteur, le soulevais et marchais sur une distance de 12 pieds (3.65 m.), pour le déposer ensuite par terre. Selon M. Edouard Grondin, propriétaire de la boutique de forge de Saint-Jacques, ceci a été le plus gros tour de force à se produire à sa boutique.

Aussi, en 1965, un certain soir d'été, derrière le garage de M. Ludger Martin, près de l'entrepôt de D'Anjou Transport, je me trouvais en présence de Clarence, fils de Ludger, et d'une dizaine d'hommes, un peu plus âgés que moi, qui tentaient de soulever l'extrémité d'une poutrelle d'acier (H beam) d'environ 30 pieds (9.09 m.) de longueur, sans toutefois réussir à le faire. Un des hommes me demanda d'essayer de la soulever. J'ai alors fait l'essai et les hommes sont tous restés stupéfaits, puisque j'ai réussi à la soulever à environ 1 pied (30 cm) du sol. On m'informa, par la suite, que le poids de la pièce était inscrit sur une facture et que ce poids était de 2,000 livres (909.09 k.). Paul Plourde, fils de Lawrence, était parmi les témoins.

Également, un certain soir de 1974, à Kruger Paper, un collègue de travail, Michel Nicolas, un Gaspésien mesurant 6 pieds (1.82 m.), et pesant 225 livres (102 k.), me demande si j'avais déjà essayé de monter le poids de la balance Toledo au maximum de mes capacités. Je lui ai répondu que non, et il m'a demandé si je voulais l'essayer. Puisque je refuse rarement un défi, nous nous sommes rendus à la balance. Michel l'a essayée en premier et l'a montée à 975 livres (442 kilos). Je l'ai essayée à mon tour, et par la grâce de Dieu, j'ai réussi à la monter à 1785 livres (803 kilos). Je vous fais remarquer que Michel était un culturiste et réussissait à monter sur le " bench press " 450 livres (204 kilos). La raison pour laquelle j'ai réussi à monter le cadran plus haut que lui est bien simple. Il avait de meilleurs bras, mais moi de meilleures jambes, en plus d'avoir un meilleur cardio-vasculaire, suite à mon entraînement de boxeur.

Ce tour de force se faisait de la façon suivante. Nous montions debout sur la plateforme de la balance et placions nos avant-bras jusqu'au coude sous la pipe de quatre pouces placés à l'horizontale, à une hauteur d'environ 3'8" (1.15 m.), et qui servait à protéger le cadran de la balance. Nous exercions alors une pression avec nos bras en poussant vers le haut, tout en exerçant une pression vers le bas avec nos jambes, en forçant au maximum de nos capacités, dans un court laps de temps. Croyez-moi, il est important d'avoir un très bon muscle cardiaque pour exécuter un tel tour de force. Il vaut mieux préparer son cœur à l'avance et la raison en est bien simple: avec le cadran juste en face de vous, vous voyez la pression augmenter, et cela vous encourage à vous surpasser. Ceci, conjugué à l'entraînement de la boxe, avait fait de moi, selon plusieurs entraîneurs, un homme ayant le potentiel d'un boxeur de calibre international et même d'un champion mondial.

SDF


Cependant, je me rends compte à ce jour que j'ai manqué de l'élément nécessaire à cette fin, qui est utile pour réussir tout ce que nous entreprenons dans la vie, avec la formule SDF (sérieux, discipline et foi). À cette époque, dès l'âge de dix-sept ans, je me suis adonné à ce que je croyais être les plaisirs de la vie. Je me suis rendu compte, à l'âge de trente-sept ans, lorsque j'ai dégrisé, que mes capacités physiques et mentales avaient été réduites de moitié, et ce à cause de l'abus d'alcool, qui, même pris en petite quantité, affecte la raison et parfois la déloge. Donc, ceci revient à dire: " Si jeunesse savait et que vieillesse pouvait ". Heureusement pour moi, avec l'aide de Dieu, j'ai réussi à abandonner cette mauvaise habitude (2 Pierre 2,19). Selon mes principes, l'alcoolisme, le tabagisme et le jeu ne sont pas des maladies, mais plutôt de mauvaises habitudes, puisque nous devenons esclaves des choses qui nous dominent. Je vous donne donc ce précieux conseil: avant de prendre une nouvelle habitude, réfléchissez aux conséquences de celle-ci, à savoir si cette habitude est néfaste ou bénéfique pour vous ainsi que pour les gens qui vous entourent.

Autres activités sportives pratiquées pendant ma jeunesse


J'ai pratiqué le tennis dès l'âge de quinze ans, jusqu'à l'âge de dix-sept ans. J'ai réussi à battre dans un set le meilleur collégien au tennis de l'époque, Lucien, fils de Ségur Parent, de quelque année plus âgée que moi.

Aussi, j'ai joué comme défenseur au hockey de dix-sept à dix-neuf ans, et j'agissais comme assistant-capitaine. Notre équipe faisait partie de l'Association de la Ligue Michaud, qui était à l'époque les Eskimos Juniors d'Edmundston-Est.

Scoutisme


Je désire souligner aussi ma participation au mouvement scout. J'ai été Louveteau pendant quatre années. La cheftaine Akela de la Première meute était Mme Carmelle Dubé. J'ai aussi été Scout pendant cinq années et je suis devenu assistant-chef de patrouille (CP). Le chef de la troupe Saint-Gérard était M. Henri " Ti-Ri " Laplante. J'ai ensuite été Routier pendant une année. Le chef du Clan Notre-Dame était M. Jean Lebel. Je me suis rendu, pendant mon scoutisme, au plus haut degré de ce mouvement, soit Scout de la Reine et j'ai reçu mon diplôme de la Reine Élisabeth II d'Angleterre, lors de sa visite à Fredericton, le 28 juillet 1959. C'est avec sincérité que je vous affirme que les plus belles années de ma vie ont été celles de ma participation à ces mouvements, particulièrement au niveau du scoutisme, à une époque où les gens étaient respectueux de la vertu.

Conclusion


Heureusement, cette autobiographie m'a forcé à fouiller dans ma mémoire, tout en m'amenant à constater que ma philosophie de vie est axée sur le respect mutuel, dans tous les sens du mot.

Afin d'avoir une vue globale du sujet, vous reconnaîtrez que nous vivons, depuis l'origine de la race humaine sur notre merveilleuse planète, qui était jadis le Paradis terrestre (Genèse 2, 1 à 25 - 3, 1 à 24), dans un climat social très maléfique et pénible, à cause de la désobéissance de nos premiers parents et du non-respect de notre part des principes de la Science de Dieu (Loi du Décalogue). Par conséquent, voici la raison de ce désordre social à l'échelle planétaire et des nombreuses cours de justice dans le monde, qui tentent de résoudre tous ces litiges entre les humains qui ne se respectent pas entre eux, à cause de l'ignorance de la loi mentionnée ci-haut, qui est une loi d'Amour.

Espoir


Toutefois, je suis persuadé et heureux de savoir qu'un jour Dieu, qui est Amour (Jean 3.16), mettra un terme à tout ce désordre social. Par sa manifestation et l'éclat de sa venue (I, Thessaloniciens 4:16,18), quel bonheur de savoir qu'Il rétablira enfin l'Ordre universel en détruisant l'ennemi de nos âmes (Satan). Donc les personnes respectant la Parole de Dieu inspirée aux prophètes et aux douze apôtres de la bible vivront éternellement et en parfaite harmonie avec leur créateur, car nous attendons, selon Sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la Justice de Dieu règnera (2 Pierre 3;13). Quelle magistrale espérance de vie!

Donc, voici la raison pour laquelle j'ai entrepris le plus beau et le plus intéressant combat de ma vie, soit celui de ma foi en Dieu (Yahshua), depuis le 31 décembre 1978. Lors de mon anniversaire de naissance, je me suis rendu, accompagné de mon épouse, à l'Auberge le Réveillon, dans le village de Saint-Donat dans les Laurentides. C'était à l'occasion du soir du réveillon du Jour de l'An. J'ai pris le livre qui explique l'histoire de l'humanité (Bible) sur la table de chevet et j'ai choisi un verset au hasard: Job 28,28. C'est à ce moment que j'ai trouvé la sagesse et l'intelligence. Ce fut le plus beau cadeau de ma vie et je remercie l'Association internationale des Gédéons de placer ce livre de la Parole (Jean I,1 à 18) en différents endroits de la planète, afin de faire la lumière sur un aussi important sujet qu'est celui de notre destinée éternelle. Frères et sœurs en Adam, au plaisir de se rencontrer au festin des noces de l'agneau (Apocalypse 19,9)


Sincèrement vôtre,
Votre frère dans la foi,
Donald G. Plourde
Courriel: info@3fsportoasis.com